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Ringo Starr égaye l'Olympia avec un petit coup de main des copains

Des "Peace and Love" à n'en plus finir, à l'image d'un concert à peine digne d'un tribute band : Ringo Starr et ses amis n'en ont pas vraiment donné pour leur argent aux fans, néanmoins heureux de voir jouer l'ex-Beatles, mercredi à l'Olympia.

Pour un soir cette semaine, Joan Baez a laissé vacante la mythique salle de spectacle parisienne qu'elle a investie depuis lundi pour une série de concerts jusqu'au 17 juin. Enfin, pas tout à fait car elle n'a pu s'empêcher d'apparaître sur scène à la surprise de tous, Ringo Starr le premier manifestement, pour reprendre en choeur le refrain de "With a Little Help From my friends", avant de vite s'effacer.

Avec cette quatrième et ultime reprise des Beatles sur 22 chansons au total, on atteignait là l'épilogue plutôt chaleureux et enjoué d'une heure quarante-cinq de spectacle qui n'a pas toujours flatté l'oreille pourtant avertie des innombrables tubes exécutés par ce "All Starr Band", qui regroupe outre Ringo, des musiciens de Toto, Men at Work, 10cc ou encore Santana.

Un supergroupe à formation variable depuis que l'ancien batteur des Beatles l'a formé en 1989, avec à l'origine des pointures telles que Dr John ou Nils Lofgren (E Street Band/Crazy Horse), et dont les étoiles actuelles font pâle figure par rapport aux précitées, même si l'Australien Colin Hay a fait plaisir à entendre sur "Down Under", gros tube reggae-pop de Men at Work datant de 1981.

Sur ce titre, comme tout ceux pour lesquels il délaissait le micro pour s'installer à la batterie, Ringo Starr s'est montré sous son meilleur jour, faisant montre d'un groove malheureusement éclipsé par la puissance du deuxième batteur Gregg Bissonette.

- Autodérision -

Ainsi juché en hauteur et en retrait, il est apparu plus ou moins dans la même posture qu'en 1964 lorsqu'il joua avec les Beatles dans cet Olympia "où on entendait plutôt des grognements masculins que des cris féminins", s'est-il souvenu en conférence de presse le midi-même. Le costume-cravate et la frange en moins, les lunettes fumées et le t-shirt siglé du symbole de paix en plus.

Cette juxtaposition d'images à 54 ans d'écart était d'autant plus étonnante que Ringo Starr ne fait absolument pas ses 77 ans. Celui qui fut l'aîné des Beatles (1962-1970) et resta bien après l'ami des trois autres, John Lennon, George Harrison et Paul McCartney, l'autre survivant du groupe, est d'ailleurs arrivé sur scène en courant, sourire aux lèvres, envoyant des V à tout-va.

Il a rappelé qu'il a été la voix de certains tubes des "Fab Four" (en moyenne une chanson par album) comme "With a Little Help From my friends", "Yellow Submarine", "I Wanna be Your Man" (initialement offerte aux Rolling Stones) et "Don't Pass me By" qui marqua sa toute première composition en 1968 pour apparaître dans "l'album blanc".

Ringo ne manquait d'ailleurs pas de faire preuve d'autodérision en préambule de cette chanson : "avec les Beatles, j'ai écrit plein de chansons mais jusqu'à celle-ci elles n'étaient jamais enregistrées".

Peu lui importe au fond qu'il soit moins considéré que les trois autres Beatles, son nom en lettres rouges sur la façade de l'Olympia a attiré quelque 2000 personnes qui ont tout de même déboursé entre 95 et 276 euros pour surtout voir "en vrai" une légende du rock, à défaut de vraiment en entendre une.

Ringo Starr et ses amis se produiront en Europe cet été, notamment à Monaco le 6 juillet, avant une tournée aux Etats-Unis en septembre.

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