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Royaume-Uni: Uber devant la Cour Suprême sur le statut de ses chauffeurs

Le géant américain de réservation de voitures avec chauffeur Uber conteste à partir de mardi devant la Cour suprême britannique la reconnaissance du statut d'employé accordé à ses chauffeurs par de précédentes décisions de justice au Royaume-Uni.

Les audiences vont se dérouler sur deux jours en visio-conférence, mais les juges ne devraient rendre leur décision que plus tard dans l'année.

Uber avait saisi la plus haute autorité de justice britannique après avoir perdu un recours en appel fin 2018, à la suite d'une précédent défaite de la société américaine en première instance en novembre 2017.

Le statut d'employé donne aux chauffeurs Uber le droit à un salaire horaire minimum et à des congés payés. Or jusqu'à présent, ils sont rémunérés à la course.

La compagnie quant à elle assure depuis le début de cette longue bataille judiciaire que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail.

"La grande majorité de nos chauffeurs veulent être indépendants et au fil des années nous avons apporté des changements importants à notre application pour proposer davantage d'aides avec une flexibilité totale", assure Jamie Heywood, responsable de Uber pour l'Europe du nord et de l'est, dans un communiqué transmis mardi à l'AFP.

Il explique que les chauffeurs peuvent choisir quand et où ils conduisent et peuvent avoir accès gratuitement à des assurances maladie proposées par le français Axa, ainsi qu'à des indemnisations pour des congés parentaux.

Selon le cabinet d'avocats Leigh Day, embauché par le syndicat GMB pour représenter les chauffeurs, ces derniers pourront prétendre à une indemnisation si Uber perd devant la Cour suprême.

"Nous pensons qu'il est évident, considérant comment Uber opère, que ses chauffeurs devraient être reconnus comme employés, que ce soit en raison du niveau de contrôle dont ils font l'objet ou du système d'évaluation de leur performance", souligne Nigel Mackay, chez Leigh Day.

Selon lui, "Uber va bientôt connaître le bout de la route dans son combat contre les droits des travailleurs".

La société américaine n'en aura pas fini avec ses dossiers judiciaires au Royaume-Uni puisqu'elle a fait appel de la décision prise en novembre dernier par la ville de Londres de suspendre son permis d'exercer dans la capitale.

Les autorités londoniennes avaient estimé que des failles du système informatique permettait à des milliers de conducteurs sans permis de prendre en charge des passagers frauduleusement.

La plateforme continue de fonctionner normalement à Londres jusqu'à ce qu'une décision définitive soit rendue. L'appel sera quant à lui examiné en septembre.

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