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Six nations: l'Angleterre en ordre de marche pour la Coupe du monde

"Ce n'était pas un match parfait. Mais cela en dit long sur ce que l'on a en nous et c'est très excitant", juge Eddie Jones: après deux démonstrations de force dans le Tournoi, l'Angleterre s'est remise en ordre de marche pour aller conquérir le titre mondial à l'automne.

"Il y en a encore bien plus dans cette équipe et nous le savons. Nous mettons tous en oeuvre pour devenir aussi bons que nous le pouvons": le sélectionneur australien du XV de la Rose savoure avec retenue la déflagration provoquée par ses deux probants succès, en Irlande (32-20) puis contre la France (44-8), dimanche.

Au point de redevenir candidate au sacre suprême au Japon (20 septembre-2 novembre), objectif claironné par Jones dès sa prise de fonctions fin 2015 ? Le Telegraph le pense lundi, reflétant l'opinion générale des médias britanniques: "L'Angleterre est aujourd'hui devenue la favorite de la Coupe du monde, plus qu'à aucun moment de son règne".

En effet, qui pensait la revoir si haut après la délicate année 2018 ? Six défaites en 12 matches et l'impression que plus rien ne fonctionne, et que les corps, trop fatigués, ne se remettent plus des séances d'entraînement trop intenses.

"Ses joueurs n'étaient plus investis", se rappelle le Telegraph. "Jones les avaient fouettés jusqu'à en perdre connaissance sur le terrain d'entraînement. Allait-il aller jusqu'au Japon ?".

Bref, c'était la débandade, le choc après deux premières années idylliques marquées par 22 victoires en 23 matches. Jones n'avait alors fait que redonner confiance à un groupe dévasté après la sortie piteuse de "sa" Coupe du monde 2015 et fixé des standards de performance incroyablement élevés.

- Nécessaire stagnation -

L'Angleterre a ensuite stagné... pour le plus grand plaisir de Jones. Pour l'ancien sélectionneur du Japon, c'était nécessaire: ses joueurs devaient absolument trouver des leaders et apprendre à penser par eux-mêmes, à s'adapter... du premier choix au cinquième ailier.

"Apprendre à corriger (les problèmes) sur l'instant est la prochaine étape", avait ainsi confié le technicien après sa défaite en Ecosse il y a un an.

"Cela va avec la progression de l'équipe, et à moins de prendre ce genre de leçons, on n'apprend pas. Il a fallu huit ans à la Nouvelle-Zélande pour apprendre à s'adapter sur le terrain. Nous essayons de le faire en quatre, donc c'est un peu plus difficile pour nous (...) On travaille jour et nuit pour arranger ça. On y arrivera."

Le petit Australien, qui semble en passe de réussir son pari, a testé de nombreux joueurs et fait appel à plusieurs intervenants, comme les entraîneurs du Japon Jamie Joseph et Tony Brown, ou le Français Marc Dal Maso pour travailler la mêlée.

Il a aussi engagé son compatriote Scott Wisemantel comme consultant pour l'attaque et, après le départ du responsable de la défense Paul Gustard, est allé chercher une pointure, l'ancien sélectionneur des All Blacks John Mitchell.

- May et Farrell superstars -

Sur le terrain, Jones paraît avoir trouvé son XV, où brille Jonny May, auteur d'un triplé contre les Bleus et parmi les meilleurs ailiers du monde.

Le retour de Manu Tuilagi au centre offre une force de percussion exceptionnelle, le demi de mêlée Ben Youngs anime parfaitement et la précision de ses "box kicks" est indispensable, tandis qu'Elliot Daly ajoute de la classe à l'arrière et que Maro Itoje est impérial en deuxième ligne.

Mieux encore, Owen Farrell a "grandi pour devenir quelque chose de spécial, indubitablement, l'un des meilleurs joueurs du monde", selon le Telegraph. L'ouvreur, co-capitaine, s'est installé comme un leader incontesté, exemplaire en défense et parfait chef d'orchestre, au pied et à la main.

Jones voulait de la profondeur, il en aussi. De l'année 2018 troublée, ont émergé des joueurs qui font désormais l'unanimité, comme le pilier droit Kyle Sinckler, les flankers Mark Wilson et Tom Curry ou encore le centre Henry Slade.

Et l'Australien a désormais récupéré les frères Mako et Billy Vunipola, enfin épargnés par les blessures. De quoi voir en grand au Japon.

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