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Six Nations: Romain Ntamack vise le 10

Ouvreur en sélection, centre en club. Romain Ntamack n'a que 20 ans et 12 sélections en Bleu mais il sait ce qu'il veut: le Toulousain entend se "poser" au poste de N.10, celui qui lui fait "envie" et où "il se sent bien".

"Il va falloir que je m'installe à un poste en particulier", assure-t-il ainsi à moins d'une semaine du coup d'envoi du Tournoi des six nations, déjà le deuxième de sa jeune carrière. Car, il a beau n'avoir commencé en pro qu'en 2017, le polyvalent Toulousain a les idées bien arrêtées.

"Après, si il y a besoin de dépanner, pas de problème. Mais je me sens bien à l'ouverture. Au Stade, en match de préparation, à l'entraînement... J'ai pris de la confiance, j'ai mes repères avec mes coéquipiers. Le poste d'ouvreur, j'ai envie d'y jouer, j'ai envie de m'y installer", explique ainsi Ntamack, qui n'a été titularisé à l'ouverture avec Toulouse qu'une seule fois en championnat (trois fois en Coupe d'Europe).

- Concurrence rude -

La concurrence est d'ailleurs rude pour porter le N.10 en équipe de France: outre Ntamack, la pépite Louis Carbonel (Toulon), champion du monde U20, ou l'homme en forme Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles), invaincu en championnat cette saison, postulent aussi.

Mais cela ne semble pas tracasser "NTK", qui évoque "une concurrence saine". "On se connaît depuis longtemps, on a joué les uns contre les autres depuis les benjamins ou les minimes", se souvient-il. "On est très contents de se retrouver. La concurrence est saine, ça nous permet de faire évoluer notre niveau de jeu et donc celui de l'équipe."

Même son de cloche du côté du Bordelais Matthieu Jalibert: "On a la chance d'avoir trois joueurs de qualité à ce poste, c'est bien pour le rugby français, ça crée une émulation. En plus, on se connaît d'avant: on a déjà joué ensemble, déjà travaillé ensemble... Forcément, c'est plus facile pour communiquer, pour échanger, pour s'entraider. Si on peut s'aider on le fait. On se parle après les entraînements, il n'y a aucun souci", estimait récemment le joueur de l'UBB, qui a, lui aussi, réaffirmé son désir de jouer à l'ouverture et non à l'arrière comme il peut le faire en club.

- Programmé pour gagner -

Ntamack semble pourtant partir avec une longueur d'avance. Plus jeune Français à disputer une Coupe du monde (20 ans et 5 mois), le fils de la légende Emile Ntamack a livré une prestation de haut vol au Japon, au point d'être désigné révélation du Tournoi après avoir poussé Camille Lopez sur le banc lors des matches décisifs contre l'Argentine et le pays de Galles.

Dernier atout, Ntamack évolue à Toulouse aux côtés d'Antoine Dupont, le facteur X des Bleus. "On se côtoie depuis longtemps en club, on a beaucoup joué ensemble cette saison. C'est une association qui peut être envisagée et ça nous permet de gagner du temps. On passe beaucoup de temps ensemble, on a des repères et des automatismes qui se font rapidement. On sait où on veut aller", admet-il.

Mais pour s'installer durablement en Bleu, Ntamack l'ouvreur devra aussi affiner son jeu au pied. Et, peut-être, arrêter d'être aussi exigeant avec lui-même. Programmé pour réussir, le Toulousain est connu pour être impassible, sur et en dehors du terrain. Mais aussi pour râler quand les choses ne vont pas dans son sens.

"J'ai eu une conversation avec Clément Poitrenaud (ancien international, aujourd'hui en charge des arrières au Stade toulousain, NDLR). C'est vrai que j'ai pris un peu de recul, parce que j'avais tendance à être exigeant aussi avec mes partenaires. La Coupe du monde m'a fait prendre conscience de beaucoup de choses." Fini l'alternance?

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