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Sommet européen - Soulagement parmi les chefs d'État et de gouvernement des 27 après un sommet à rallonges

(Belga) Emmanuel Macron et Angela Merkel, qui ont pesé de tout leur poids commun dans les négociations du week-end, ont clôturé le sommet européen côte à côte au petit matin mardi, s'adressant ensemble à la presse pour se féliciter d'une avancée "historique" dans l'histoire européenne.

Il s'agissait "non seulement de l'un des sommets les plus longs de l'Histoire mais, surtout, d'un sommet dont les conclusions sont véritablement historiques", a expliqué le président français. Et pour cause: "nous avons mis en place une capacité d'emprunter en commun", pour financer un "plan de relance solidaire", souligne-t-il. Cet endettement commun via la Commission, pour financer l'instrument de relance "Next Generation EU" est en effet une étape inédite, "majeure", rappelle Emmanuel Macron. La proposition de la Commission avait été bâtie sur une initiative franco-allemande dévoilée en mai dernier, qui avait surpris car Berlin était jusque là farouchement opposée à un tel emprunt commun. Depuis l'annonce du 18 mai, en pleine crise du coronavirus, Paris et Berlin ont fait front ensemble, poussant les priorités de "solidarité" européenne et de maintien d'un marché unique fonctionnel. Au sommet, ils sont apparus comme un soutien de poids aux côtés de Charles Michel, face aux "frugaux" (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède, ralliés par la Finlande) qui étaient opposés aux subventions au bénéfice de pays jugés plus laxistes sur le plan budgétaire. Français et Allemands regrettent que la part de subventions dans le plan de relance ait d'ailleurs été réduite au bénéfice de prêts, par rapport à la proposition initiale. Mais "l'objectif (global) de 750 milliards que l'on s'était fixé a été maintenu", préfère souligner Emmanuel Macron. "Je veux que chacun mesure le chemin parcouru en deux mois, ce qui en temps européen est extrêmement court." Angela Merkel s'est quant à elle dite "très soulagée" qu'après des négociations difficiles, l'Europe a montré qu'elle pouvait "encore agir ensemble". Il s'agit d'"un signal important qui va au-delà de l'Europe", "une réponse à la plus grande crise de l'UE depuis sa création", a-t-elle affirmé. De part et d'autre, le soulagement dominait mardi matin parmi des chefs d'État et de gouvernement fatigués par quatre longues journées et plusieurs nuits de tractations. Parmi les États du sud, demandeurs d'une réponse européenne forte à la crise économique liée au coronavirus, Pedro Sanchez, premier ministre espagnol, a estimé qu'un "grand accord pour l'Europe et pour l'Espagne" a été atteint. "Une des pages les plus brillantes de l'histoire de l'UE s'est écrite aujourd'hui", ajoute-t-il, parlant d'un "véritable plan Marshall". L'Italien Giuseppe Conte a tenu un discours similaire. Celui qui est apparu comme un opposant déterminé durant le sommet, le Néerlandais Mark Rutte, a lui aussi eu des paroles positives à l'issue de la réunion. Il faut dire que les Pays-Bas ont réussi à arracher des concessions financières importantes en leur faveur, en échange de leur accord pour ce fonds de relance qu'ils ne voyaient pas d'un bon oeil. Leur "rabais" est entre autres considérablement augmenté (à 1.921 millions), une "bonne nouvelle". Ce qui a été décidé est "un paquet d'ampleur, dans lequel les intérêts néerlandais sont assurés et qui rend l'Europe plus forte", a-t-il résumé. (Belga)

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