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Sous le viaduc, un quartier abandonné bien avant le drame: "Ça fait quatre ans qu'ils font des travaux sur ce pont jour et nuit, on ne dormait même plus"

A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. L'état d'urgence a été décrété pour un an à Gênes en Italie, suite l'effondrement du viaduc mardi.

Cela va permettre 2 choses: plus de moyens, à savoir 5 millions d'euros dans l'immédiat.

Et puis une meilleure prise en charge des 630 personnes évacuées. Les autorités se sont engagées à les reloger d'ici la fin de l'année. Mais pas de quoi calmer leur colère…

Qu'advient-il des riverains ?

Agglutinés derrière des barrières métalliques, exténués, les habitants du quartier évacué précipitamment avant-hier espèrent récupérer quelques affaires. L'attente est longue et l'organisation hasardeuse, alors la tension monte avec la police. La tragédie du pont revient dans les conversations. "Ça fait quatre ans qu'ils font des travaux sur ce pont, jour et nuit. On ne dormait même plus, mais on vivait avec, en espérant que cela n'arrive pas", a déclaré un riverain.

"C'était évident, ça fait des années qu'ils sont là-haut à rafistoler ce pont, c'était prévisible", a expliqué une habitante du quartier. Du rafistolage à 50 mètres au-dessus de leur tête.


"L'Etat s'en fout"

"Dans ce quartier, vous achetez une maison, et quelques années plus tard, elle vaut dix fois moins. C'est un quartier abandonné, et c'est un drame. Quand vous avez peu d'argent, vous venez vivre ici. L'Etat s'en fout, nous ne sommes que des numéros", d'après un autre témoin.

"Nous sommes en Italie, ici, tout prend du temps, beaucoup de temps. Une fois cet évènement passé, comme beaucoup de gens avant nous, on va nous oublier. Ils vont nous laisser comme ça, c'est comme ça que ça fonctionne, ici…".

Les immeubles et le pont pourraient être rasés. La meilleure solution pour ces habitants qui ne veulent pas revenir dans ce quartier délaissé.

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