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Tariq Ramadan obtient en partie gain de cause contre la RTBF au CDJ

(Belga) Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a déclaré partiellement fondée une plainte introduite le 16 novembre 2017 par l'islamologue Tariq Ramadan à l'encontre de la RTBF, indique-t-il vendredi dans un communiqué. Cette plainte concernait une séquence diffusée dans le journal télévisé du service public dans laquelle un témoin anonyme accusait M. Ramadan de violences sexuelles.

L'islamologue suisse est visé en France par plusieurs plaintes pour violences sexuelles. Dans son JT, la RTBF avait diffusé le 31 octobre 2017 un témoignage anonyme d'une Belge. Tariq Ramadan avait alors saisi le CDJ car il reprochait au média de "ne pas avoir procédé aux vérifications nécessaires et de ne pas avoir sollicité son point de vue", explique le Conseil. Ce dernier a estimé la plainte partiellement fondée. Le témoignage a été diffusé sans prendre la distance nécessaire à son égard. Le CDJ remarque que la fiabilité du témoin a été vérifiée mais que le journaliste à l'origine de la séquence avait présenté "à une reprise au moins" les faits de violence attribués à Tariq Ramadan comme établis, alors qu'une "base factuelle suffisante, des preuves concrètes ou des éléments de suivi judiciaire en Belgique" faisaient défaut. Il note aussi que le journaliste a pris "à son compte plusieurs déclarations du témoin sans user du conditionnel et n'a pas sollicité le droit de réplique de la personne incriminée". Le Conseil de déontologie journalistique a rappelé à la RTBF que si une victime de violences sexuelles "accuse nommément une personne, tout en restant anonyme, la plus grande prudence doit rester de mise" même si le journaliste doit "tenir compte de la situation difficile des témoins sous peine de les victimiser une seconde fois". Le CDJ conclut que les articles 1 (respect de la vérité), 4 (prudence), 22 (droit de réplique) et 24 (droits des personnes) du Code de déontologie journalistique n'ont pas été respectés par la RTBF. Il rejette toutefois une violation de l'article 6 (rectificatif) car il considère que le média n'a pas diffusé de faits erronés. (Belga)

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