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Tournoi: François Trinh-Duc, encore une page à l'occasion de France-Angleterre

Dix ans après sa première sélection, l'ouvreur François Trinh-Duc estime avoir "encore des choses à écrire" avec le XV de France, en premier lieu samedi face à l'Angleterre, double tenant du Tournoi des six nations contre laquelle il sera l'invité surprise.

Le paradoxe a quelque chose de beau: non retenu par le sélectionneur Jacques Brunel au début du Tournoi, le Toulonnais va se retrouver sur le devant de la scène pour le match le plus important, le "Crunch" face au favori anglais. A 31 ans et 64 sélections, il sera le Français le plus expérimenté.

"Tout va très vite à ce niveau", a-t-il relativisé jeudi à Marcoussis après l'annonce de sa titularisation. "Je me sens à ma place. C'est vrai que je n'étais pas dans les premiers choix au début du tournoi, j'ai continué à garder le cap."

Matthieu Jalibert blessé, son coéquipier au RCT Anthony Belleau renvoyé après la virée nocturne à Edimbourg, "FTD" a été rappelé dans la foulée et a finalement trouvé grâce aux yeux de Brunel en raison de sa "précision" dans la zone de marque jugée supérieure à celle de Lionel Beauxis, titulaire lors des deux matches précédents face à l'Italie (34-17) et en Ecosse (26-32).

- Souviens-toi de 2010 -

L'ex-Montpelliérain peut-il être l'homme de l'exploit, face à des Anglais qui, de son propre aveu, "jouent mieux que nous"? "C'est une équipe qui, récemment, marche sur l'eau, avec un jeu propre, huilé, un coach très dur (Eddie Jones, NDLR), très rigoureux, qui ne laisse pas de place au hasard." Pas de quoi être optimiste.

Il sait ce que c'est, pourtant, de battre les Anglais, pour avoir oeuvré en 2010 au dernier Grand Chelem français à ce jour avec une victoire étriquée sur le XV de la Rose (12-10). Une éternité.

"C'était un match très dur, âpre, sous la pluie. Un match assez classique", se souvient-il sans nostalgie excessive.

Car le Toulonnais, finaliste de la Coupe du monde 2011, "regarde toujours devant. Le premier tournoi il y a dix ans, on arrivait avec Morgan (Parra), j'ai l'impression que c'était il y a deux ans. Ça passe vite. J'ai des choses encore à écrire. L'histoire continue", prononce-t-il résolument.

Son parcours en équipe de France ces dernières années est pourtant tout sauf continu. Gravement blessé en 2014, Trinh-Duc est écarté du groupe pour la Coupe du monde 2015 par Philippe Saint-André, qui privilégie Frédéric Michalak.

- 'Je suis vacciné' -

Redevenu choix N.1 de Guy Novès, le successeur de PSA, en 2016, il est victime d'une fracture de l'avant-bras droit en novembre et voit pendant sa convalescence Camille Lopez s'installer au poste. Le Clermontois étant à son tour blessé pour la tournée de novembre 2017, FDT subit cette fois l'émergence d'Anthony Belleau...

"Je suis vacciné", assure-t-il, et "jamais résigné car conscient que ça va très vite dans les deux sens. La roue tourne."

Quand en janvier, son nom ne figure pas sur la liste initiale de Brunel, Trinh-Duc est "déçu" mais "comprend tout à fait". "Le sélectionneur a misé sur la jeunesse (avec Jalibert et Belleau, NDLR). J'ai eu la chance en début de mandat (celui de Marc Lièvremont en 2008) d'être mis en avant et qu'on ait misé sur la jeunesse. C'est une bonne chose. J'ai continué à bosser dans mon coin."

A Toulon où, arrivé en 2016, le Montpelliérain d'origine a retrouvé cette saison son entraîneur au MHR Fabien Galthié, qui utilise habilement la concurrence avec Belleau.

Conscient d'être "plus sur la fin que sur le début", le trentenaire ira-t-il jusqu'à la Coupe du monde 2019? "Personnellement, oui, c'est un objectif", répond-il en toute franchise. "Mais je n'y pense pas car il y a trois semaines je n'étais pas là. Énormément de choses peuvent se passer."

Et de conclure par une boutade discrète, à son image: "Je n'y pense pas en me rasant tous les matins. D'ailleurs, je ne me rase pas tous les matins."

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