Accueil Actu

Travailler 6h au lieu de 8h avec le même salaire ? La Wallonie s’intéresse à une expérience suédoise à moitié concluante

Eliane Tillieux, la ministre wallonne de l’Emploi et de la Formation, est actuellement en déplacement à Göteborg, en Suède, où se déroule le concours des métiers Euroskills, auquel participent de nombreux Belges. L’occasion pour la ministre de s’intéresser de près à une expérience menée par la commune de Göteborg dans une de ses maisons de retraite. Il y a 2 ans, ils ont fait passer le personnel de cet établissement de 8h de travail par jour à 6h, sans diminution salariale. Pour compenser le temps de travail perdu, ils ont engagé 17 membres du personnel supplémentaire.


Qualité de vie et de travail en hausse

Les travailleurs, que nos envoyés spéciaux Eric Van Duyse et Philippe Godin ont rencontrés pour le RTLinfo 13h, sont unanimes : la mesure leur plait. "Je suis heureuse", résumait Mervi Sakkinen, une aide-soignante. "J’ai du temps pour la famille et pour les amis", se réjouissait sa collègue Luisa Notaro. Même son de cloche du côté des pensionnaires. "Le personnel n’est plus aussi fatigué et moins malade", témoignait Barbro Hellman. Pour la directrice de l’établissement, Monica Sorensson, "le positif, c’est que les employés sont plus heureux et plus dynamiques. Ils font aussi plus d’activités avec les pensionnaires."


Trop cher

D’un point de vue humain, la qualité de vie tant des pensionnaires que des travailleurs s’en est trouvée améliorée. Les chiffres d’absentéisme au travail –très élevés en Suède- sont aussi en chute libre. Mais le problème, c’est le coût de cette nouvelle organisation du travail. Après deux ans, l’expérience va être arrêtée car cela aura représenté une perte sèche pour la Ville de 500.000€.


Pourquoi pas tenter le coup?

Pourtant, l’idée séduit Eliane Tillieux. "Je pense que partout, il y a cette envie de débattre au sujet du temps de travail. On sait que la numérisation et la digitalisation facilitent la tâche des travailleurs. Nous devons forcément mener la réflexion de savoir si nous ne devons pas dualiser trop cette société avec les gens qui travaillent et qui ont le bonheur d’avoir un revenu d’un côté, et les gens qui ne travaillent pas de l’autre."

La ministre voit donc dans la réduction du temps de travail l’opportunité de remettre des chômeurs à l’emploi. Et si l’expérience n’a été qu’à moitié concluante (humainement positive, avec une productivité en hausse, mais économiquement négative) dans la maison de repos, d’autres vont tenter le coup. Un hôpital universitaire et des petites entreprises privées de la région de Göteborg ont déjà prévu d’essayer cette nouvelle organisation de travail.

À la une

Sélectionné pour vous