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Fils de Boris Becker: l'AfD sanctionne un de ses députés pour un tweet raciste

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a adressé lundi un avertissement à un de ses députés pour un tweet à caractère raciste contre le fils de l'ancienne star du tennis Boris Becker.

Les instances dirigeantes du mouvement ont pris à l'unanimité cette décision mais ont en revanche écarté une exclusion de l'intéressé, qui nie avoir lui-même écrit le message.

Jens Maier, un ancien magistrat député de l'AfD depuis les législatives du 24 septembre, avait qualifié la semaine dernière dans un tweet Noah Becker, dont le grand-père maternel est noir américain, de "petit demi-nègre" en mal "d'attention".

Le message posté sur son compte officiel a suscité l'indignation en Allemagne et de vives critiques au sein même de l'AfD, dont les responsables sont pourtant des habitués des tweets polémiques. Il a été effacé par Twitter.

Dans une "déclaration personnelle" rendue publique lundi par l'AfD, l'élu a affirmé ne pas être l'auteur de ce tweet, posté selon lui par un collaborateur, limogé depuis.

"Je regrette beaucoup ce dérapage verbal dans le tweet et m'excuse en bonne et due forme auprès de Noah Becker" et de l'AfD, écrit-il. "Ce tweet ne correspond pas à mon style".

Les explications de l'élu d'extrême n'ont toutefois pas convaincu Boris Becker. "C'est ce qu'ils font en règle générale à l'AfD, toujours la même combine. Ils lancent quelque chose et ensuite prennent leurs distances avec", a jugé l'ex-star du tennis dimanche dans le quotidien Die Welt.

Le message de l'élu se voulait un commentaire d'une interview du fils de Boris Becker, âgé de 23 ans, dans laquelle ce dernier avait qualifié Berlin de "ville blanche", comparée à Londres ou Paris. Il avait aussi affirmé avoir déjà été attaqué dans la capitale allemande en raison de sa couleur de peau.

Noah Becker, fils de l'ex-champion resté très célèbre en Allemagne, et de Barbara Becker, a depuis porté plainte contre M. Maier.

Dans le passé, l'ancien juge avait fait scandale pour avoir exprimé de la sympathie envers le néo-nazi Anders Behring Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011 en Norvège, estimant qu'il avait agi "par désespoir" face au multiculturalisme. Il s'était aussi inquiété de "la création de peuples de sangs-mêlés".

Le tweet incriminé avait été posté peu après celui de la députée et figure de premier plan du parti d'extrême droite Beatrix von Storch, qui avait évoqué lors du Réveillon de la Saint-Sylvestre les "hordes d'hommes barbares, musulmans et violeurs", dans une référence explicite aux agressions racistes commises dans la nuit du Nouvel An il y a deux ans à Cologne et attribuées à des migrants.

A l'issue des législatives de septembre, plus de 90 députés de l'AfD sont entrés à la chambre basse du Parlement, provoquant un choc considérable dans une Allemagne où l'extrême droite a longtemps été taboue en raison du passé nazi.

L'AfD joue sur une certaine défiance envers les responsables politiques des partis traditionnels et sur les inquiétudes, voire le rejet d'une partie de la population face au million de migrants arrivés depuis 2015 en Allemagne.

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