Accueil Actu

Un an après, Barcelone rend hommage aux victimes des attentats de Catalogne: "Les terroristes voulaient envoyer un message de haine et ils ont échoué"

Un an après les attentats de Catalogne qui ont fait 16 morts, Barcelone rend hommage aux victimes vendredi en présence du roi Felipe VI près des Ramblas, avenue emblématique de la ville frappée par cette tragédie.

Sous les applaudissements des dizaines de personnes réunies, associations de victimes, membres des familles, partis politiques, forces de l'ordre ont déposé des couronnes de fleurs et des oeillets blancs au pied d'un grand lampadaire au début des Ramblas.

"Nous voulions venir en souvenir de mon père et de toutes les victimes de ce terrible événement", a déclaré à l'AFP Fiona Wilson, Canadienne dont le père a été tué dans l'attentat. "Mais nous sommes aussi ici pour envoyer un message très clair : nous n'avons pas peur. Les terroristes voulaient envoyer un message de haine et de destruction et ils ont échoué", a-t-elle ajouté.

"Cela est très récent et cela reste très douloureux pour les victimes (...) Le plus difficile est de guérir les aspects psychologiques", a souligné José Vargas, président de l'association catalane des victimes du terrorisme, qui a organisé ce dépôt de fleurs. Une cérémonie d'hommage aux victimes aura lieu vendredi à Barcelone en présence du roi d'Espagne Felipe VI et du chef du gouvernement Pedro Sanchez.


Abattu par la police après 5 jours de cavale

Le 17 août 2017, Younes Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans, s'est lancé au volant d'une camionnette blanche sur la célèbre avenue de la capitale catalane, tuant 14 personnes et en blessant plus de 100. Il a ensuite quitté le véhicule et disparu dans la cohue d'un marché avant de voler une voiture dont il a tué le conducteur. Après quatre jours de cavale, il a été abattu par la police.

Quelques heures après, cinq de ses complices l'ont imité dans la nuit du 17 au 18 août en fauchant des passants dans la station balnéaire de Cambrils, au sud de Barcelone, avant de les attaquer au couteau. Une femme a été poignardée à mort. Un an après, la douleur reste vive parmi les proches des victimes, les survivants et les témoins de ces attentats.

Les enquêteurs ont depuis reconstitué la genèse des attentats, même s'ils cherchent encore à établir si cette cellule, dont trois membres survivants sont en prison, avait véritablement des liens avec l'organisation Etat islamique (EI) qui a revendiqué leurs actes. Ils ont établi qu'Abdelbaki Es Satty, un Marocain de 44 ans qui avait fait de la prison pour trafic de drogue, devenu imam à Ripoll, une petite ville au pied des Pyrénées, avait endoctriné une dizaine de jeunes, pour la plupart immigrés marocains de deuxième génération.

Il est mort le 16 août avec un autre conjuré de 22 ans dans une explosion accidentelle en préparant des explosifs pour un attentat de bien plus grande envergure. La basilique de la Sagrada Familia, le Camp Nou, stade du FC Barcelone, une discothèque gay ont été cités parmi les cibles possibles.


Une trêve dans le conflit entre Madrid et les séparatistes catalans

Les victimes et les survivants refusent pour la plupart de parler des événements. Javier Garcia, le père du petit Xavi de 3 ans tué sur las Ramblas, s'est plaint à la télévision catalane de journalistes qui "ne nous ont pas laissé faire notre deuil".

Pourtant la douleur des familles avait été rapidement éclipsée dans l'actualité par la tentative de sécession de la Catalogne en octobre dernier, après un référendum d'autodétermination interdit. Le besoin de respecter les victimes semble cette fois apporter une trêve dans le conflit entre Madrid et les séparatistes catalans.

Les organisations indépendantistes avaient appelé à ne pas protester contre la présence lors des cérémonies d'anniversaire des attentats ce vendredi à Barcelone du roi Felipe VI, dont le chef du gouvernement catalan Quim Torra dit qu'il n'est pas le bienvenu.

À lire aussi

Sélectionné pour vous