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Un ex-collaborateur nazi perd la bataille pour sa citoyenneté canadienne

La plus haute instance judiciaire du Canada a refusé jeudi de réviser une décision de révoquer la citoyenneté canadienne d'un immigré d'origine ukrainienne pour ses liens présumés avec une unité d'extermination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

La décision de la Cour suprême de ne pas étudier un énième appel dans ce dossier ouvre la voie à une nouvelle procédure d'expulsion d'Helmut Oberlander, 95 ans.

Ce dernier livre depuis 1995 une bataille judiciaire contre le Canada, qui lui a retiré sa citoyenneté pour avoir menti sur son passé lors de son arrivée dans le pays en 1954.

M. Oberlander a fait appel de cette décision avec succès à plusieurs reprises, en expliquant qu'il avait rejoint les nazis sous la contrainte.

La cour fédérale avait jugé "légitime" fin septembre la conclusion du gouvernement selon laquelle M. Oberlander avait menti aux autorités sur ses véritables activités pendant la guerre. Il a "volontairement contribué, de façon importante et en connaissance de cause, aux activités et à la finalité criminelle de cette unité SS", avait conclu la cour.

Il lui est reproché de ne pas avoir mentionné à son arrivée sur le sol canadien son appartenance à un Einsatzkommando (EK), une unité mobile d'extermination nazie ayant mené de nombreuses exécutions sur le territoire de l'ex-URSS après l'invasion allemande.

Devenu citoyen canadien en 1960, M. Oberlander --né en Ukraine de parents d'origine germanique-- a toujours affirmé avoir été enrôlé de force dans cette unité parce qu'il parlait allemand et russe, et n'avoir joué qu'un rôle d'interprète.

S'il devait être expulsé du Canada, le nonagénaire pourrait l'être vers son pays natal ou vers un pays tiers, selon l'Agence des services frontaliers du Canada.

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