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Un financier britannique critique du Kremlin dit avoir été arrêté en Espagne sur demande de Moscou

William Browder, investisseur britannique critique du Kremlin et ex-patron du juriste Sergueï Magnitski mort en 2009 dans une prison russe, a annoncé mercredi sur Twitter avoir été arrêté en Espagne à la demande de la Russie.

"Urgent: je viens d'être arrêté par la police espagnole à Madrid en application d'un mandat d'arrêt Interpol à la demande de la Russie", a annoncé dans la matinée sur son compte Twitter M. Browder, patron du fonds d'investissement Hermitage Capital, ajoutant qu'il était en route "vers le commissariat".

Un porte-parole de la police espagnole n'a pas été en mesure de confirmer cette arrestation à l'AFP.

William Browder a été condamné le 29 décembre 2017 par contumace à une peine de neuf ans de camp par un tribunal de Moscou, après avoir été reconnu coupable de "faillite délibérée" et d'"évasion fiscale".

Browder -- qui vit à l'étranger et refuse de revenir en Russie -- avait déjà été condamné par contumace à neuf ans de camp en 2013 par le même tribunal pour "évasion fiscale à grande échelle en bande organisée".

La Russie avait délivré un mandat d'arrêt contre M. Browder en réclamant son extradition.

Son ex-employé, le défunt juriste russe Sergueï Magnitski, était devenu un symbole de la lutte contre la corruption dans son pays.

Arrêté en 2008 après avoir dénoncé une vaste machination financière ourdie, selon lui, par des responsables de la police et du fisc au détriment de l'Etat russe et de Hermitage Capital, Magnitski était mort en 2009 en prison à l'âge de 37 ans, après avoir été battu et privé intentionnellement de soins, selon une expertise sans effet juridique.

William Browder fait depuis campagne pour que des sanctions internationales soient prises contre les personnes impliquées dans la mort du juriste, qui n'ont pas été inquiétées par la justice russe.

Les Etats-Unis avaient voté en 2012 une loi en mémoire de Magnitski ouvrant la voie à des sanctions contre des personnes impliquées d'une manière ou d'une autre dans cette affaire, ce qui avait déclenché une grave crise diplomatique entre Washington et Moscou.

Les députés britanniques ont approuvé à leur tour début mai un "amendement Magnitski", autorisant l'imposition de sanctions à l'encontre de personnes coupables de violations des droits de l'homme, et inspiré de cette affaire.

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