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Un magazine hongrois accusé d'inciter à la haine anti-juive

(Belga) La principale organisation juive de Hongrie s'est émue vendredi de la couverture d'un hebdomadaire hongrois représentant son responsable sous une pluie de billets de banque dans une illustration qu'elle a qualifiée "d'incitation à la haine".

L'illustration choisie par le magazine hongrois pro-gouvernemental Figyelo, l'un des plus en vue du pays, "ravive les stéréotypes séculaires contre notre communauté", a déclaré l'organisation Mazsihisz dans un communiqué. La Une qui représente Andras Heisler, président de la Fédération des communautés juives de Hongrie (Mazsihisz), sous une pluie de billets de banque, est "une incitation à la haine contre un dirigeant religieux, sans aucune base factuelle et sans précédent" depuis la transition démocratique de la Hongrie en 1990, ajoute-t-elle. Dans ce numéro, Figyelo accuse l'organisation Mazsihisz et son responsable d'irrégularités comptables en lien avec un projet de rénovation de synagogue financé par l'État à Budapest, accusations démenties par l'organisation juive. L'ambassadeur d'Israël en Hongrie a indiqué vendredi avoir appelé Andras Heisler, également vice-président du Congrès juif mondial, pour exprimer sa "consternation et son choc". L'ambassadeur du Canada a déploré dans un tweet une "couverture ignoble". Le gouvernement hongrois dirigé par le Premier ministre populiste Viktor Orban a été régulièrement accusé d'alimenter l'antisémitisme par le ton agressif de la campagne qu'il mène depuis deux ans contre le financier et philanthrope George Soros, de confession juive, qu'il accuse de promouvoir l'immigration. Budapest assure faire preuve de "tolérance zéro" envers l'antisémitisme et a annoncé cette semaine un programme de 1,5 million d'euros annuel pour soutenir des projets destinés à combattre l'antisémitisme. Jusqu'à cette semaine, le magazine Figyelo était la propriété de l'historienne Maria Schmidt, proche du gouvernement et en conflit avec Mazsihisz qui refuse de soutenir un projet de nouveau musée de l'Holocauste porté par le gouvernement. Plus tôt dans l'année, Figyelo avait publié une liste de quelque 200 membres de la société civile hongroise, universitaires et journalistes, dénoncés comme des relais de George Soros. Viktor Orban avait justifié la publication de la liste, au nom de la "transparence". (Belga)

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