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Vaccin anti-Covid Valneva: "avis d'intention de résiliation" du contrat par la Commission européenne

Le groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva a annoncé lundi qu'il avait reçu de la Commission européenne "un avis d'intention de résiliation de l'accord de fourniture" de son vaccin contre le Covid-19, provoquant une chute de près de 20% de l'action du laboratoire à la Bourse de Paris.

Le contrat signé entre la Commission européenne et le groupe donnait le droit à la Commission d'y mettre fin si le vaccin mis au point par Valneva, appelé le VLA2001, n'avait pas reçu une autorisation de mise sur le marché de l'Agence européenne des médicaments (EMA) au 30 avril 2022, rappelle le laboratoire.

"Selon les termes du contrat, Valneva dispose de 30 jours à compter du 13 mai 2022 pour obtenir une autorisation de mise sur le marché ou proposer un plan permettant de remédier à la situation de façon acceptable", précise Valneva.

Le groupe "va travailler de concert avec la Commission européenne et les Etats membres participant à l'accord pour convenir d'un tel plan et mettre VLA2001 à disposition des Etats membres qui souhaitent obtenir le vaccin", ajoute-t-il.

L'annonce du groupe a provoqué une nouvelle dégringolade du titre à la Bourse de Paris: il a dévissé de 19,09% lundi à 9,65 euros. Depuis le 1er janvier, il a chuté de plus de 60%.

Fin avril, Valneva avait reçu une nouvelle liste de questions de l'EMA. Dans le communiqué de lundi, le directeur général du groupe, Thomas Lingelbach, dit avoir "répondu à ces questions le 2 mai" et "estime que sa soumission apporte des réponses suffisantes aux questions restantes". Si l'EMA "accepte ces réponses", Valneva "pourrait obtenir une opinion positive au plus tard en juin 2022".

"Si la Commission résiliait finalement le contrat à l'issue du processus en cours, Valneva ne serait pas tenue de restituer les acomptes reçus", car le groupe "a dépensé ou engagé la totalité du montant de ces acomptes et le contrat n'exige pas le remboursement de ces paiements dans ce cas", ajoute le directeur général.

"A l'issue des discussions avec la Commission et les Etats membres concernés, Valneva reconsidérera ses prévisions financières pour l'exercice 2022", est-il encore écrit.

Thomas Lingelbach qualifie de "regrettable" la décision de la Commission européenne, "d'autant que nous continuons à recevoir des messages d'Européens qui recherchent une solution vaccinale plus traditionnelle". "Valneva continue de penser que son candidat vaccin VLA2001 peut encore apporter une contribution importante à la lutte contre la Covid-19 et venir compléter les vaccins existants", ajoute-t-il.

Le vaccin de Valneva se base sur un virus inactivé. Par rapport aux vaccins anti-Covid autorisés dans l'UE, c'est une technologie plus traditionnelle que les vaccins Pfizer/BioNTech ou Moderna, à ARN messager, et dans une moindre mesure que ceux d'AstraZeneca et Johnson & Johnson, à vecteur viral, ou celui de Novavax, à protéine recombinante.

Le vaccin de Valneva a reçu une autorisation conditionnelle de mise sur le marché au Royaume-Uni en avril 2022 ainsi que des autorisations pour une utilisation d'urgence du vaccin du ministère de la Santé des Emirats arabes unis le 13 mai, et du royaume de Bahrein le 28 février, rappelle le groupe.

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