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Virus: mis en cause, le ministre de la Santé britannique se défend devant les députés

Le ministre de la Santé brannique, Matt Hancock, violemment mis en cause par un ancien conseiller du Premier ministre Boris Johnson, s'est défendu jeudi devant des députés, affirmant avoir agi avec honnêteté au long de sa gestion de la pandémie de coronavirus.

Dominic Cummings, ancien influent conseiller de Boris Johnson, l'avait jugé incompétent le mois dernier devant une commission parlementaire, affirmant qu'il aurait dû être "viré" et l'accusant d'avoir menti "réunion après réunion", mais aussi "publiquement".

La même commission a demandé jeudi au ministre s'il avait menti au Premier ministre. "Non" a répondu Matt Hancock, assurant avoir adopté une "approche d'intégrité et d'honnêteté".

Lors de sa fracassante audition, Dominic Cummings avait aussi jugé Boris Johnson "inapte", et affirmé qu'il avait initialement sous-estimé l'ampleur de la pandémie qui a fait près de 128.000 morts au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe.

Après un long confinement hivernal, le gouvernement a progressivement levé les restrictions liées à la pandémie mais la levée des dernières mesures, prévue le 21 juin, est menacée par la récente hausse des contaminations, qui dépasse les 6.000 voire 7.000 nouveaux cas par jour.

Le ministre de la Santé a révélé jeudi que le variant Delta, identifié initialement en Inde, représente 91% des nouveaux cas.

- Manque de dépistages -

Matt Hancock a jugé "révélateur" que Dominic Cummings n'ait fourni aucune preuve écrite à la commission parlementaire pour étayer ses accusations. Il a dit qu'il n'avait "aucune idée" de la raison pour laquelle l'ex conseiller le visait, mais avoir su que l'ancien conseiller avait demandé son départ du gouvernement après des fuites dans la presse.

Dominic Cummings avait notamment accusé le ministre de la Santé d'avoir promis que les résidents de maisons de retraite seraient dépistés au Covid-19 avant de regagner leurs établissements après une hospitalisation. Cela n'a pas été fait systématiquement, contribuant à répandre le virus dans ces établissements.

"Nous avons défini une politique selon laquelle les gens seraient testés lorsque les tests seraient disponibles, puis j'ai commencé à renforcer la capacité de dépistage pour pouvoir y répondre", s'est justifié M. Hancock.

A l'époque, les scientifiques recommandaient de ne pas tester les personnes asymptomatiques, par crainte de produire des faux négatifs, a-t-il ajouté.

Le ministre a reconnu qu'au début de la pandémie, qui a touché le Royaume-Uni en mars 2020, la capacité de dépistage était insuffisante.

Il a aussi admis que le Royaume-Uni avait connu d'"énormes difficultés" à s'approvisionner en masques et tenues de protection pour les soignants mais a affirmé qu'il n'y avait jamais eu de "pénurie nationale" et ne disposer d'"aucune preuve qu'une pénurie (...) ait conduit à la mort de quiconque du Covid".

Au début de la pandémie, Matt Hancock a été averti que dans le pire scénario possible, le virus pourrait tuer 820.000 personnes. Répondant aux critiques envers le gouvernement, accusé d'avoir tardé à imposer le premier confinement, fin mars 2020, le ministre a affirmé avoir suivi les recommandations des scientifiques qui assuraient que "les gens ne supporteraient d'être confinés que pendant une période limitée". "Cela s'est avéré être faux", a-t-il admis.

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