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XV de France: évacuer, positiver et plaquer

"Passer à autre chose", "construire sur ce qui a été positif": malgré une "ambiance moins bonne" après une nouvelle défaite, les Bleus refusent de "se mettre la tête au fond du seau" avant d"aller défier l'Angleterre dimanche. Et assènent quelques plaquages aux anciens qui les critiquent.

Ce nouveau revers concédé face au pays de Galles vendredi (24-19) après avoir tenu la victoire jusqu'aux dix dernières minutes a pourtant été difficile à avaler. "Le soir-même, tu es dégoûté, le lendemain tu es dégoûté, le lundi au debrief vidéo tu es encore dégouté" a expliqué mardi le centre ou ailier Gaël Fickou.

Les mines sont un peu moins joyeuses dans la salle de vie commune. "L'ambiance est moins bonne. C'est logique. Tu fais moins le con, tu es plus tendu, quand tu as perdu la veille tu n'arrives pas avec le sourire au +petit déj+", ajoute-t-il.

Et sur le terrain, "tu as encore plus faim qu'avant" poursuit Fickou. "Plus d'intensité" a été mise lors des entraînements de lundi et mardi, où quatre titulaires (Atonio, le capitaine Guirado, Fofana et Médard) ont été préservés de tout contact.

"Si tu fais tomber un ballon, tu te dis +putain les gars ça ne nous suffit pas d'avoir fait tomber un ballon+" en match), raconte Fickou.

Les plus anciens et expérimentés, comme Guirado ou Louis Picamoles, ont pris la parole. Mais sans monter dans les tours, "en disant qu'il fallait être beaucoup plus précis dans ce qu'on fait" dit Fickou.

"Mais on ne va pas se mettre des tartes entre nous! Par contre, on essaie de se remobiliser pour que ça n'arrive plus" a-t-il ajouté.

- 'S'ils prennent du plaisir...' -

Picamoles (73 sél.), qui a fêté mardi ses 33 ans, confirme: les Bleus veulent retenir leur première période face aux Gallois (16-0 à la mi-temps) avant de se rendre à Twickenham. Où ils n'ont plus gagné dans le Tournoi depuis 2005, pour défier des Anglais qui viennent de s'imposer avec force et maîtrise en Irlande (32-20).

"L'idée, c'est d'être conscient, malgré cette mauvaise passe, de la chance qu'on a d'être ici, de profiter de ces moments. Il y a eu des choses très positives vendredi. Dernièrement, on parle beaucoup du négatif et on a peut-être besoin aussi de voir les choses de façon positives" développe le N.8.

"Je ne dis pas que c'est le monde des +bisounours+, mais à un moment donné, à force de voir, lire, entendre des choses trop négatives, on a tendance nous aussi à l'être entre nous. Et qu'inconsciemment, quand les choses se passent mal sur le terrain, on pense à tout ça", ajoute-t-il.

Des "choses négatives", les Bleus en entendent notamment de la part d'anciens internationaux, sévères avec eux dans la presse. Et ils n'apprécient pas: "Tu dis qu'ils (les anciens) ont vécu ça, qu'ils connaissent la difficulté de ce niveau et d'être dans une mauvaise passe (...) Que eux en rajoutent, c'est décevant. Mais s'ils prennent du plaisir, tant mieux pour eux", embraye Fickou.

Picamoles, également interrogé sur le sujet, est encore plus percutant: "Si je finis comme ça, je vais demander à mes potes de m'en +filer une+ (baffe). Parfois, j'ai envie de leur dire de venir passer une semaine avec nous, plutôt que de porter des jugements. Que ces mêmes mecs, quand on les croise, aient au moins la franchise de venir échanger avec nous. C'est toujours plus facile de le faire derrière un téléphone ou un truc."

Ce carburant de la révolte ne sera pas de trop pour aider le XV de France dimanche à Twickenham.

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