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XV de France: pour Brunel, "l'Angleterre est ultra-favorite"

"L'Angleterre est ultra-favorite" samedi contre le XV de France au Stade de France dans le Tournoi des six nations, a déclaré à l'AFP le sélectionneur Jacques Brunel, et la battre constituerait "une avancée significative" pour le projet des Bleus, qui viennent de gagner leur premier match depuis onze mois.

QUESTION: Pourquoi avoir conservé les mêmes 31 joueurs après la dernière victoire, contre l'Italie le 23 février (34-17)?

REPONSE: "Pourquoi changer? Il n'y avait aucune raison car nous étions satisfaits du comportement des joueurs contre l'Italie."

Q: Blessé contre l'Irlande le 3 février (13-15), Kévin Gourdon est rétabli. Avez-vous été tenté de le rappeler?

R: "On aurait pu mais on a été content de la 3e ligne et de l'entrée de (Kélian) Galletier (contre l'Italie, NDLR), qui a un profil à peu près identique."

Q: Et les joueurs exclus après leur virée nocturne à la suite de la défaite en Ecosse le 11 février (26-32)?

R: "Ils auraient pu +rentrer+. Mais je répète: à partir du moment où on était satisfait du comportement de l'équipe, il n'y avait pas de raison d'en intégrer un, deux ou sept. En plus, comme on a eu une semaine difficile (avant l'Italie), avec des joueurs arrivés tard et qui avaient joué le dimanche précédent, on avait eu peu d'entraînements (au complet). On a profité des jours en plus à Aix-en Provence (après la rencontre face aux Azzurri) pour travailler et continuer à prendre des automatismes."

Q: La France a été plus disciplinée contre l'Italie mais a cruellement manqué de réalisme. Quand elle s'améliore dans un secteur, elle pèche dans un nouveau. A quoi l'attribuez-vous?

R: "Certainement au fait qu'il y avait un peu de crispation par rapport au contexte (huit test-matches de suite sans victoire). Le groupe avait également été pas mal bouleversé, notamment derrière. Mais cela n'explique pas les gestes techniques non assurés. Ou un certain empressement, comme sur la dernière décision de jouer rapidement à la main (devant l'en-but italien) au lieu de prendre la mêlée à 15 contre 13 (l'Italie, déjà réduite à 14, aurait dû sortir un joueur pour pouvoir disputer la mêlée). Beaucoup de choses ont fait qu'il y avait un peu de nervosité."

- 'Arriver à créer cette osmose' -

Q: La défaite de l'Angleterre en Ecosse (13-25) vous rassure-t-elle ou vous inquiète-t-elle?

R: "Ni l'un, ni l'autre. L'Angleterre, qui a gagné 24 de ses 26 derniers matches (depuis l'arrivée d'Eddie Jones), va venir ultra-favorite. D'autant qu'elle va être encore plus motivée, car pour gagner le Tournoi elle doit gagner en France."

Q: Un sélectionneur de la France peut-il dire, avant de recevoir le rival anglais, qu'il est ultra-favori?

R: "Les résultats plaident pour eux. Ils ont montré une constance dans les performances depuis deux ans qui en font des favoris logiquement. Tout le monde s'accorde à le dire. Ce n'est pas le match en Ecosse qui va changer la qualité de cette équipe, qui a acquis confiance et stabilité. Ce qui lui permet d'avoir des repères forts, ce qui nous manque."

Q: Le XV de France a-t-il emmagasiné un peu de confiance grâce à sa victoire contre l'Italie?

R: "C'est trop tôt pour le dire car il nous faut confirmer, en terme de qualité (des matches). On fait des choses intéressantes: la défense une fois (contre l'Irlande), l'autre fois l'attaque (Ecosse), mais il faut arriver à créer cette osmose, ce lien entre les éléments. C'est vrai que tous les changements (dans le groupe) ne nous aident pas, comme le fait que des joueurs aient joué le week-end avant l'Italie, comme celui-ci. Mais on essaie de faire avec."

- 'Etre un peu créatif' -

Q: Vous vous êtes également privé de joueurs en excluant les "fêtards" d'Edimbourg. Avez-vous hésité à prendre cette décision?

"Non. Des circonstances ont altéré l'image de l'équipe de France, ce qu'on ne peut permettre. Elle a trop de répercussions sur l'ensemble du rugby français, les jeunes, tout le monde... Son image, on doit la préserver. Ce jour-là, on l'a un peu altérée, donc pour moi il était évident que ces joueurs, soient exclus. Momentanément car il ne s'est rien passé de répréhensible en dehors du fait que l'image ait été altérée. Ils reviendront."

Q: Une victoire contre l'Angleterre sauverait-elle le Tournoi?

R: "Bien sûr. Mais l'Angleterre est juste en-dessous des All Blacks. Depuis la Coupe du monde (2015), elle a un parcours incroyable. Nous, on est à la recherche de créer ce mouvement qui permette à l'équipe de France de revenir au niveau qu'elle doit avoir. Si elle gagnait contre l'Angleterre, il est évident que ce serait une avancée significative."

Q: Comment la battre?

R: "Le jeu est fait d'alternance. Notre capacité à proposer des choses différentes nous permettra peut-être de les mettre en difficulté. Il ne faudra pas jouer qu'au pied ou qu'à la main mais savoir choisir ses moments (pour jouer), les éprouver sur différents aspects. Si on a un jeu trop linéaire, trop facile à lire, on aura du mal, c'est clair. Il va falloir être un peu créatif mais être capable également de supporter un gros affrontement physique, c'est évident. Ils sont plus costauds que l'Irlande."

Propos recueillis par Nicolas KIENAST

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