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Zone euro: Merkel critiquée par son chef de la diplomatie

Le ministre allemand des Affaires étrangères a exhorté mercredi son pays à cesser d'être "avare" dans les discussions sur les réformes en Europe, dans une critique indirecte contre la prudence budgétaire d'Angela Merkel.

"L'épargne est une vertu, mais l'avarice est un danger pour ce que nous voulons obtenir et construire, c'est-à-dire l'unité et la force de l'Europe", a déclaré Heiko Maas dans un discours prononcé à Berlin.

Une flèche visant implicitement la chancelière allemande, qui renâcle à desserrer les cordons de la bourse pour des investissements en Europe, en dépit des excédents commerciaux et budgétaires allemands massifs et des appels en ce sens du président français Emmanuel Macron.

Reprenant à son compte l'appel de M. Macron à une coopération entre les pays de l'Union européenne dans des domaines tels que l'économie, la finance et la sécurité -- fraîchement accueilli par Mme Merkel--, Heiko Maas a jugé que Berlin devait faire preuve d'audace.

"Tout cela ne peut réussir que dans une alliance radicale avec la France", a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat français "a fait des propositions ambitieuses pour l'avenir de l'Europe, il est clair pour moi que la réponse à cela ne peut être qu'un grand +oui+", a dit le chef de la diplomatie.

"Nous n'avons pas besoin d'être d'accord sur tous les détails au début du débat, mais précisément à cause de l'incertitude de la relation transatlantique, il ne doit pas y avoir de doute que nous travaillons main dans la main", a-t-il poursuivi.

Une réforme ambitieuse de l'Europe est d'autant plus nécessaire depuis l'arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, avec qui "l'Océan Atlantique s'est élargi", a-t-il dit.

Les Européens doivent dans ce contexte former "un contrepoids (...) lorsque les Etats-Unis franchissent la ligne rouge", a plaidé M. Maas.

Paris et Berlin divergent encore sur les réformes de la zone euro. Mme Merkel a accepté après beaucoup d'atermoiements le principe d'un budget d'investissement de la zone euro mais elle n'entend l'abonder qu'à hauteur de quelques dizaines de milliards d'euros, là où Emmanuel Macron souhaitait à l'origine plusieurs centaines de milliards.

"Je ne dis pas que ce qu'il n'aura rien de ce qu'il veut", a-t-elle dit dimanche soir à la télévision allemande, mais M. Macron a fait des propositions "dont il sait depuis longtemps qu'elles ne sont pas les bonnes selon moi".

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