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"Bienvenue au zoo": une centaine d'avocats manifestent contre les box sécurisés

"Bienvenue au zoo", "Ne pas nourrir les fauves": une centaine d'avocats ont manifesté lundi contre les box vitrés sécurisés du nouveau palais de justice de Paris dont le président a annoncé une nouvelle diminution, de 13 à 5.

Bien décidées à maintenir la pression sur le ministère de la Justice, les robes noires s'étaient donné rendez-vous dans la vaste salle des pas perdus du nouveau palais, quartier des Batignolles, pour manifester contre la présence de box sécurisés dans certaines salles d'audience.

"Bienvenue au boxtignolles", "Ne vous fiez pas aux apparences, je suis innocent", proclamaient des cartons brandis par les avocats qui dénonçaient également une "atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux" et un "affront à la dignité humaine".

But de ce rassemblement: s'assurer que les premières audiences des comparutions immédiates, où sont jugés des délits simples, se tenaient dans des salles sans box vitrés, comme le président du tribunal s'y est engagé.

La semaine dernière, Jean-Michel Hayat avait en effet fait un premier pas en annonçant qu'il réduirait de 13 à 9 le nombre des salles sécurisées déjà installées au nouveau palais, reculant notamment sur celles des deux sections de la 23e chambre consacrée aux comparutions immédiates.

Mais faute de temps pour le démontage des box, les premières audiences des "flagrants délits" se sont déroulées, non pas à la 23e chambre, mais dans une salle initialement sans box vitré, dédiée aux affaires financières.

Les avocats qui avaient investi la salle avant le début de l'audience, ont vite quitté les lieux satisfaits du résultat.

"Nous avons montré aujourd'hui que la justice peut être rendue sans dispositif de sécurité", s'est félicité Me Christian Saint-Palais, président de l'Association des avocats pénalistes, organisateur de la manifestation avec le Barreau de Paris.

Dans une lettre à la garde des Sceaux Nicole Belloubet, l'Ufap-Unsa Justice, premier syndicat des surveillants pénitentiaires a, au contraire, appelé lundi à ce que "le déploiement programmé des box sécurisés continue dans tous les tribunaux qui n'en sont pas encore dotés".

"Ils garantissent non seulement la sécurité des agents d’escortes pénitentiaires mais aussi celle de la personne détenue et celle des victimes qui sont souvent à seulement quelques mètres", écrit le secrétaire général du syndicat, Jean-François Forget.

"Et contrairement à ce que peut penser une frange des avocats et magistrats, il en va aussi de la sérénité des procès et de la garantie des rendus de jugement en toute sécurité", ajoute M. Forget, critiquant l'annonce la semaine dernière par Mme Belloubet que les box vitrés ne "s'imposaient pas" dans les procès de comparution immédiate.

A Paris, le président Hayat a de son côté indiqué à l'AFP vouloir encore réduire le nombre de chambres sécurisées pour porter leur nombre à cinq, dont une "ultra-sécurisée dédiée aux procès terroristes les plus sensibles"

Les quatre autres salles, qui disposeront d'un vitrage allégé avec une ouverture de 50 cm sur le devant, se répartiront entre le crime organisé, les juges des libertés et de la détention (JLD) qui statuent sur les détentions provisoires en matière de terrorisme ou de crime organisé, et le service d'application des peines, a-t-il précisé.

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