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"Bouquet" de Koons: Anne Hidalgo souhaite l'aboutissement du projet

La maire de Paris Anne Hidalgo a affirmé mardi qu'elle souhaitait voir aboutir le projet d'installation à Paris de la sculpture de Jeff Koons "Bouquet of Tulips" qui fait polémique, une "question autant diplomatique qu'artistique".

"Je souhaite que ce projet aboutisse. Ce n'est pas moi qui me mettrai en travers", a indiqué la maire devant le Conseil de Paris, en estimant que cette sculpture allait être "un legs majeur" pour la ville.

La "question est autant diplomatique qu'artistique", a ajouté Mme Hidalgo, qui par ailleurs "trouve ça beau". "Vous imaginez la polémique internationale qu'aurait pu générer une position de la ville consistant à dire aux Américains, +nous ne voulons pas de votre cadeau+?"

Une polémique s'est fait jour sur le projet d'installation de "Bouquet of Tulips", une oeuvre de 10 m de haut et 33 tonnes offerte en 2016 par Jeff Koons par l'intermédiaire de l'ambassadeur américain Jane Hartley, alors en poste à Paris, après les attentats de 2015 et 2016.

Des voix ont contesté son emplacement entre le Palais de Tokyo et le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, son coût de 3,5 millions d'euros payé par le mécénat, ou encore la personnalité de l'artiste, l'un des plus cotés au monde.

Mme Hidalgo a précisé que les directeurs des deux musées et l'architecte des Bâtiments de France étaient favorables à son emplacement projeté, comme les études techniques réalisées.

L'exécutif parisien avait été interpellé par le groupe LR demandant des informations sur le projet.

Danielle Simonnet (Parti de Gauche) avait également proposé un "voeu", qui a été repoussé, pour refuser "ce faux cadeau".

"Est-ce réellement un cadeau ?", s'est interrogée l'élue en rappelant que les fonds du mécénat étaient déductibles des impôts à 66% et donc payés par le contribuable.

Le groupe écologiste s'est également "interrogé sur la pertinence" d'un cadeau qui ,"au regard de son intention affiché, aurait dû être érigé près du Bataclan ou de l’Hyper Casher de la porte de Vincennes", lieux des attentats de novembre 2015.

Le maire EELV du IIe arrondissement Jacques Boutault a également pointé "l’absence de consultation des familles des victimes (qui) pose aussi question", citant l’association Life for Paris qui a "exprimé publiquement sa réprobation".

L'association regroupant des victimes des attentats de novembre 2015 a fait savoir que le lieu choisi était "déconnecté" de l’événement que l'oeuvre veut commémorer.

Bruno Julliard, premier adjoint en charge de la culture, réaffirmant l'aspect "diplomatique" du dossier, a indiqué que "la France et Paris ne refuseront pas un cadeau d'une nation amie", en précisant que l'oeuvre voulait "rendre hommage aux victimes des attentats à Paris et à Nice".

Concernant la question fiscale, il a indiqué que "l'essentiel des mécènes sont américains et n'auront pas droit aux déductions fiscales".

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a déclaré dans le Journal du Dimanche que le gouvernement allait "accompagner la Ville de Paris et trouver ensemble une solution à la hauteur de l'enjeu symbolique", sans plus de précisions.

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