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"Gilets jaunes": manifestation régionale à Quimper, quelques heurts

Environ 800 manifestants se sont rassemblés samedi dans les rues de Quimper pour l'acte 17 des "gilets jaunes", donnant lieu à quelques affrontements en fin d'après-midi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants se sont rassemblés en début d'après-midi devant la préfecture du Finistère avant de défiler dans les rues de la ville aux cris usuels de "Macron démission" et "On lâche rien". La manifestation n'avait pas été déclarée.

Les femmes, en tête de cortège, portaient deux objets en forme de cercueils, noirs, symbolisant la démocratie, avec des fleurs dispersées sur le dessus. Une affiche d'Emmanuel Macron sur laquelle était écrit "Macron dégage, prends le large" était également posée sur une croix. Dans le cortège, des femmes "gilets jaunes" arboraient des banderoles aux slogans féministes: "Précarisées! Discriminées! Révoltées! Femmes en première ligne". "Les femmes c'est comme les pavés, à force de marcher dessus on les prend sur la gueule", pouvait-on lire également en tête de cortège.

Anne, 55 ans, ambulancière, est venue de la Forêt-Fouesnant (Finistère) pour dire "non" au "gouvernement et ses privilèges". "On n'est pas entendus, donc on continue. Aujourd'hui tout le monde devrait pouvoir vivre de son salaire, de sa retraite ou de sa pension d'adulte handicapé", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Olivier, 43 ans, originaire de Grenoble, est sans emploi et ex-chauffeur routier. Il manifeste tous les samedis depuis le 8 décembre, pour le référendum d'initiative citoyenne (RIC) et le Frexit. "Je n'ai pas l'impression que le mouvement s'essouffle, partout où je suis allé il y avait du monde", commente-t-il. Au sujet de l'évasion fiscale, il déplore que Bercy "ne fasse pas son travail". "C'est inadmissible qu'on n'arrive pas à récupérer 80 milliards d'euros", dénonce-t-il.

En fin d'après-midi, des "gilets jaunes" ont brièvement occupé les voies de chemin de fer de la gare. "De nombreux manifestants se sont rendus sur les voies SNCF et ont pris d’importantes quantités de pierres de ballast, qu’ils ont ensuite utilisées comme projectiles contre les forces de l’ordre", a précisé la préfecture dans un communiqué.

Des affrontements entre policiers et manifestants ont également éclaté devant la préfecture, les manifestants leur jetant des œufs, canettes, pavés ainsi que des bouteilles enflammées. La police a répliqué à l'aide de lances à eau et de grenades lacrymogènes. Plusieurs charges de CRS ont eu lieu.

"De nombreux casseurs provenant des départements voisins sont venus à Quimper avec la volonté d’agresser les forces de l’ordre et de dégrader le mobilier urbain (panneaux de signalisation descellés, grillages et grilles de chantier arrachés)", ajoute le communiqué de la préfecture.

"Les investigations vont se poursuivre sur la base des nombreux éléments recueillis ce jour, et devraient aboutir à l’identification prochaine d’autres casseurs", précise le communiqué.

Dans un second communiqué, la préfecture a fait état de 9 interpellations et d'un blessé à la jambe chez les forces de l'ordre. "Le préfet du Finistère, Pascal Lelarge, va demander au procureur de la République d’engager des poursuites contre la personne (identifiée) responsable de l’organisation de cette manifestation non-déclarée", ajoute ce second communiqué.

Les pompiers ont fait état de deux blessés légers, dont un homme à l'arcade sourcilière.

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