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"J’ai un peu peur, je vais juste faire des courses et je rentre chez moi me barricader": le traumatisme des habitants de Saint-Denis

Ce jeudi matin, 24 heures après l'assaut, la vie a repris ses droits à Saint-Denis. Les commerces ont rouvert, les rues sont à nouveau animées. Et les habitants tentent de "digérer" tout ce qui s'est passé. Voici le récit de nos envoyés spéciaux sur place, Nathanael Pauly et Denis Caudron.

Des calicots écrits par les habitants de Saint-Denis pour soutenir et remercier les policiers. Au lendemain de l’assaut du RAID, un périmètre de sécurité est toujours en place et Saint-Denis vit au ralenti. "Je pense que la vie reprend tranquillement. On a tous rouvert, il suffit de regarder les cafés, il n’y a pas grand monde dans les rues, il y a encore pas mal de gens qui sont restés chez eux", a commenté un passant au micro de notre journaliste Nathanael Pauly. "J’ai un peu peur. Là je dois aller voir mon frère, prendre le métro, je ne vais pas le prendre et je n’y vais pas. Je vais juste faire des courses et je rentre chez moi me barricader", a avoué une jeune femme.


"Même moi j’ai peur. Mais bon il faut avoir le courage, il ne faut pas leur laisser la place"

La présence policière reste bien visible et les caméras du monde entier sont toujours là, mais le quotidien reprend peu à peu le cours normal. Les commerces sont à nouveau ouverts. Zineb voulait reprendre le travail ce jeudi matin. "Même moi j’ai peur. Mais bon il faut avoir le courage, il ne faut pas leur laisser la place, il ne faut pas qu’ils gagnent. C’est nous qui devons gagner, les gens qui aiment la vie."


L'assaut est dans toutes les conversations

La circulation des transports en commun a repris, mais l’assaut d’hier est dans toutes les conversations aux terrasses des bistros. Les plus jeunes ont aussi repris le chemin de l’école. "Il faut que la vie reprenne, il faut qu’on reprenne les cours et qu’on reprenne le cours de notre vie parce que sinon on va être bloqué et on ne va plus réussir à rien faire", a expliqué une ado.

Les habitants ont également fait part à notre journaliste d’une crainte partagée par beaucoup d’entre eux, celle de voir l’image de leur commune encore un peu plus ternie après ces événements.

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