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"Panique totale" à Savè, dans le centre du Bénin: au moins deux morts

(Belga) Au moins deux personnes ont été tuées samedi matin à Savè, dans le centre du Bénin, alors que les forces de sécurité tentaient de déloger les opposants, qui ont dressé des barricades et bloquent la route nationale depuis mardi, a rapporté à l'AFP un élu de la ville.

"Ce matin (samedi), un contingent de la police républicaine est venue débarasser les barrages", a expliqué Timothée Biaou, le maire de la commune. "Il y a eu des échanges de tirs entre policiers et des individus masqués. Sept civils ont été reçus à l'hôpital et il y a aussi eu deux morts". "La situation était très tendue encore ce matin, mais au moment où je vous parle, la route a été débloquée", a ajouté M. Biaou. "Depuis hier soir (vendredi), la circulation était bloquée. Les 'chasseurs' (manifestants armés) avaient pris le contrôle de la route", a rapporté de son côté un témoin de la scène à l'AFP. "Il y a eu des affrontements entre les militaires, la police et les chasseurs". "Samedi matin, il y a eu deux morts: le premier vers 10h00, c'était un taxi-moto et le deuxième c'était un adolescent, qui était allé faire une course", a expliqué ce témoin. "La route a été débloquée, mais c'est la panique totale. Beaucoup de gens ont fui, les autres restent chez eux", a ajouté ce témoin sous couvert de l'anonymat. Dans cette commune moyenne du centre du Bénin, les rues étaient désertes, le marché vide, boutiques et commerces fermés, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Un peu plus au nord, à Tchaourou, commune d'origine de l'ancien président Thomas Boni Yayi, la situation reste toujours incertaine. La ville a totalement été désertée après cinq jours d'affrontements les opposants et la police. Le ministre de l'Intérieur, Sacca Lafia, a fait savoir vendredi soir "qu'une trentaine de policiers avaient été blessés" à Tchaourou, "où des groupuscules ont fait usage de fusil artisanal et d'armes blanches". Les violences se sont étendues à Savè jeudi lorsque les populations ont voulu bloquer la grande route nationale qui mène à Tchaourou pour empêcher l'accès d'un contingent de la police. Les 1er et 2 mai, au lendemain des élections législatives auxquelles l'opposition n'avait pas pu se présenter, les partisans de M. Boni Yayi étaient descendus dans les rues de Cotonou. La répression des manifestations par l'armée avait déjà fait au moins quatre morts par balles selon Amnesty International et de nombreux blessés à travers le pays. Des ONG de défense des droits humains ont dénoncé le tournant autoritaire du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays qui a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l'Ouest. (Belga)

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