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"Tueur de Perpignan": la perpétuité, seule condamnation possible pour les parties civiles

Les avocats des parties civiles ont plaidé jeudi matin aux assises des Pyrénées-Orientales pour une condamnation du "tueur de la gare de Perpignan" Jacques Rançon à la peine maximale, soulignant sa "dangerosité" et la possibilité que l'accusé ait fait "d'autres victimes".

"La perpétuité que vous prononcerez ne compensera pas la souffrance des victimes et des familles", a lancé Me Etienne Nicolau, devant les jurés de la cour d'assises, au terme de la troisième semaine du procès de Rançon à Perpignan.

"On n'est pas sûr qu'il n'y ait pas eu d'autres (victimes)", a plaidé le second avocat des deux femmes survivantes et des familles, Me Philippe Capsié, avant de lister "les 13 passages à l'acte sur une vie émaillée de séjours en prison", notamment pour viol.

"Jacques Rançon a 12 ans" lorsqu’il tente, au collège, d'étrangler une jeune fille qui refusait d'être son amie, a ainsi indiqué Me Capsié.

Originaire d'un milieu miséreux de Picardie, ce cariste-magasinier de 58 ans, est jugé pour le viol et le meurtre de Moktaria Chaïb et de Marie-Hélène Gonzalez ainsi que pour une tentative de meurtre et une tentative de viol. Les faits ont été commis en 1997 et 1998.

Pour Me Capsié, "l'enfance malheureuse" invoquée par l'accusé comme étant un élément explicatif de son parcours criminel ne tient pas. Sa soeur est "tout le contraire de lui", a déclaré l'avocat.

"Personne ne sortira indemne de ce procès. Personne sauf Jacques Rançon", a encore dit Me Capsié, expliquant que ces trois semaines d'audience n'avaient rien changé à cet homme. "Il n'est pas en demande de soins, pas en demande de solutions", a déploré l'avocat insistant sur sa "dangerosité".

"Il faut s’inquiéter pour la suite, c'est une histoire qui se répète", a-t-il dit présentant le mode opératoire constant de Jacques Rançon. "Les meurtres et les mutilations" dénotent, selon lui, de sadisme.

"Il est un être humain dans ce que l'être humain a de plus abject. S'il a tué et mutilé, c'est qu'il prend plaisir à faire ça", a encore plaidé Me Nicolau, réfutant avec force la possibilité d'une irresponsabilité pénale de l'accusé.

"Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. J'ai commis deux meurtres sans plaisir", a dit Jacques Rançon, d'une voix à peine audible. Puis il s'est, comme à son habitude, emmuré dans son silence, la tête penchée, les yeux rivés au sol.

Jeudi après-midi, l’avocat général doit prendre ses réquisitions. Rançon encourt la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Le verdict est attendu lundi 26 mars.

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