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"Une grande partie de la gauche s'est égarée" dans le "communautarisme", selon Cazeneuve

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve estime qu'une "grande partie de la gauche s'est égarée" dans un "communautarisme" mettant en cause "la laïcité et l'unité de la République", jeudi dans un entretien au média Le Droit de vivre.

Interrogé sur la possibilité pour la gauche de triompher des populismes, l'ancien ministre de l'Intérieur affirme: "Elle n'y parviendra qu'en rompant nettement avec la ligne de la cancel culture, du wokisme, de la complaisance à l'égard du communautarisme qui gangrènent certaines mouvances et qui sont incompatibles avec la conception que je me fais de la laïcité, de l'unité et de l'indivisibilité de la République".

Pour soutenir qu'une "grande partie de la gauche s'est égarée", Bernard Cazeneuve fait notamment référence à la manifestation "contre l'islamophobie" en novembre 2019 à Paris, à laquelle ont participé plusieurs responsables de gauche, surtout Insoumis, écologistes et d'extrême gauche.

Mais il critique aussi, sans la nommer, l'ancienne candidate du PS pour les régionales 2021 en Île-de-France, Audrey Pulvar, qui avait déclaré souhaitable qu'un "blanc se taise" lors de réunions sur la discrimination raciale: "c'est la négation même de la pensée républicaine et de l'universalisme qu'elle porte comme une espérance".

Et il brocarde le think tank Terra nova qui en vue de la présidentielle de 2012 avait recommandé au PS de s'adresser aux "minorités comme autant de catégories de référence".

Bernard Cazeneuve explique: "on court désespérément derrière des minorités comme après autant de clientèles, en cherchant à tout prix à les séduire, avec la préoccupation d'un bénéfice électoral à court terme."

Or selon lui, "un parti politique n'a pas à parler à des segments en particulier de la société, mais à la Nation tout entière".

Celui qui a été un temps pressenti pour être candidat à l'élection présidentielle livre aussi sa vision d'une possible "union" à gauche, actuellement poussée par la candidate socialiste Anne Hidalgo et l'ancienne ministre Christiane Taubira, qui "envisage" une candidature.

"S'il n'y a pas de force, il ne peut pas y avoir d'union, dit-il. Lorsque tout est faiblesse, l'addition de particules insignifiantes aboutit inéluctablement à soustraire à de petits scores électoraux des scores plus petits encore."

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