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"Violeur de la Sambre": la double face de Dino Scala, entre "banalité" et "sadisme"

Un psychiatre a tracé lundi au procès de Dino Scala, le "violeur de la Sambre", le portrait double d'un "Monsieur Tout-le-Monde" cohabitant, dans un "cloisonnement étanche" avec un sadique sexuel tirant satisfaction de l'agression et la peur de ses victimes.

"C'est M. Tout-le-Monde, ce n'est pas un malade, c'est extrêmement troublant", a expliqué le Dr Paul Bensussan devant la cour d'assises du Nord, où Dino Scala est jugé depuis plus de deux semaines pour trente ans de viols, agressions sexuelles ou tentatives commis sur 56 victimes.

"Le facteur d'excitation, c'est l'agression, c'est elle qui le fait entrer en érection", a souligné l'expert psychiatre, pointant le rôle de la peur de la victime, de sa domination pour caractériser un "sadisme sexuel".

La vie sexuelle de l'accusé, en dehors des faits pour lesquels il est jugé, est au contraire caractérisée par "un mélange de pauvreté et de conformisme", une absence d'imagination et un faible investissement.

Par un mécanisme de "cloisonnement étanche entre deux facettes de sa personnalité", M. Scala ressentait de la culpabilité après son passage à l'acte, mais de façon "très furtive".

"Quand il éteignait le moteur de la voiture en arrivant au travail, c'était fini, il n’y pensait plus", a constaté l'expert, estimant que la rapidité avec laquelle il évacuait la culpabilité s'apparentait à un "déni de la réalité".

L'homme, aujourd'hui âgé de 61 ans, conservait "une très bonne image de lui", celle de "quelqu'un de bien, de serviable, un bon père".

Éprouvant un "fétichisme des seins", il réifiait ses victimes, généralement attaquées par derrière, qui restaient pour lui sans visage.

Le Dr Bensussan a insisté sur la colère ressentie par l'accusé "contre les femmes les plus importantes de sa vie", sa mère et ses deux épouses successives.

Auprès de sa mère, "il s'est toujours senti le mal-aimé de la fratrie", la décrivant "au mieux comme inaffective, au pire comme maltraitante".

Mais au-delà de ce facteur, le psychiatre envisage aussi que face à une "vie sexuelle à périr d'ennui", il ait pu trouver dans ces agressions une intensité "addictive".

Dino Scala encourt 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi.

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