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1.400 clémentiniers saccagés en Corse: un agriculteur reçoit un large soutien

Les marques de soutien se sont multipliées mardi envers un jeune agriculteur installé à Ghisonaccia (Haute-Corse) où 1.400 de ses clémentiniers ont été volontairement coupés dans la nuit de dimanche à lundi, suscitant une vague d'indignation sur l'île.

Sebastien Moretti, ce jeune exploitant fraîchement installé, qui cultive de la vigne et des clémentines, a précisé à l'AFP qu'après inspection, 1.400 clémentiniers et non 1.600 comme évalués au départ ont été découpés "par un +commando de courageux+".

"Le préjudice financier direct, c'est-à-dire plants plus plantation, est de 40.000 euros environ sans compter le manque à gagner de production", a-t-il précisé, ajoutant craindre une "récidive" des auteurs, en cas de replantation sur ces "terrains familiaux".

"Il faut d'abord réfléchir et essayer de comprendre l'acte parce que c'est incompréhensible pour l'instant et surtout il ne faut pas se retrouver dans la même situation si on replante", a souligné l'agriculteur qui a reçu de multiples "actes de sympathie" depuis les faits.

"Il n'y a pas beaucoup de plants disponibles voire pas du tout" chez les pépiniéristes de l'île de Beauté, a-t-il également pointé.

Une enquête confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Ghisonaccia a été ouverte "du chef de destruction volontaire en réunion", a précisé à l'AFP la procureur de Bastia, Caroline Tharot.

La ligue des droits de l'Homme de Corse a dit "entendre certaines inquiétudes dans le monde agricole qui font un lien entre cet acte destructeur et malveillant et la spéculation immobilière", appelant la justice à faire "toute la lumière sur cette affaire."

Joseph Colombani, président de la chambre d'agriculture de Corse a, lui, présenté sur Twitter M. Moretti comme la "victime de la pression spéculative que subissent chaque jour un peu plus les agriculteurs en périphérie urbaine".

"C'est un geste inqualifiable", a réagi auprès de l'AFP Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de la Corse, qui s'est rendu mardi matin sur l'exploitation pour constater les dégâts et participer à un rassemblement de soutien qui a réuni entre 300 et 400 personnes.

M. Simeoni a salué la "diversité" du rassemblement réunissant "beaucoup d'agriculteurs, des représentants de la filière, (...) des élus de toutes tendances (...) et de simples citoyens".

"On fera tout pour qu'il se retrouve dans la situation antérieure à l'acte" de vandalisme, a ajouté M. Simeoni précisant "que la filière des agrumiculteurs a d'ores et déjà annoncé qu'elle ferait un geste financier de solidarité et l'Odarc (Office du développement agricole et rural de la Corse, NDLR) a mobilisé tous les instruments juridiques et financiers dont il dispose" pour lui venir en aide.

Les principaux partis politiques de l'île, les chambres d'agriculture et les syndicats agricoles (FNSEA et Jeunes Agriculteurs) ont tous dénoncé cet acte, ainsi que le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni.

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