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8 mars: la mobilisation plutôt que les fleurs, plaident les féministes

Prière de ne pas offrir de "fleurs" à vos collègues le 8 mars: une trentaine d'organisations féministes, d'ONG et de syndicats ont expliqué mardi vouloir rendre son "caractère revendicatif" à cette "journée de lutte" pour les droits des femmes, appelant à la mobilisation.

Osez le féminisme, Les Effronté-e-s, le Planning familial, les Glorieuses, mais aussi la CGT, la FSU, Solidaires, l'Unef ou encore Attac France invitent ainsi femmes et hommes à cesser le travail et à manifester partout en France, dès 15H40.

Moment à partir duquel, pour une journée théorique de 8 heures (de 9H00 à 17H00, avec une heure de pause), les femmes ne sont plus payées, au vu de leurs salaires, de 26% inférieurs à ceux de la gente masculine, selon ces organisations.

"L'idée de revenir à une journée de lutte revendicative est apparue comme urgente", a expliqué Cécile Gondard Lalanne, porte-parole de Solidaires, lors d'une conférence de presse. "Le 8 mars, dans les entreprises, on nous offre des fleurs, on a un petit cadeau, bientôt ce sera en même temps que la fête des mères", a-t-elle ironisé.

Ce mouvement "unitaire et collectif" est "une première", s'est réjouie la coprésidente du Planning familial, Caroline Rebhi, précisant qu'il était inspiré de celui des Islandaises, qui avaient manifesté par milliers contre les inégalités salariales le 24 octobre, à 14H38.

Il s'inscrit dans "un contexte politique national et international un peu compliqué, réactionnaire et répressif à l'encontre des droits des femmes", s'est-elle inquiétée, en référence notamment à la remise en cause du droit à l'avortement en Pologne ou encore à l'élection de Donald Trump aux États-Unis.

Soutenu par la confédération syndicale internationale, un appel à la grève a d'ailleurs été relayé dans 35 pays, ont souligné les organisatrices du mouvement français, qui entendent aussi dénoncer les violences faites aux femmes.

Leurs 20 exigences pour 2017, comme "de réelles sanctions pour les entreprises et administrations qui discriminent", "la revalorisation des métiers à prédominance féminine" ou encore "un plan de rattrapage immédiat des écarts de rémunération" sont détaillées sur un site internet (8mars15h40.fr) recensant également toutes les actions prévues.

En Islande, la mobilisation a payé, a témoigné Maríanna Traustadóttir - dirigeante de la confédération Islandaise du Travail (ASI), en témoigne selon elle l'importance désormais accordée à "l'égalité des droits" par le nouveau gouvernement.

En France, un mouvement organisé en novembre pour l'égalité salariale avait surtout été suivi sur les réseaux sociaux.

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