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8 mars: ruban blanc et appels à cesser le travail à 15H40

Associations féministes et représentants de syndicats ont appelé mercredi hommes et femmes à se mobiliser le 8 mars, à partir 15H40, pour marquer la persistance des inégalités professionnelles et faire de la journée des droits des femmes "une lutte collective", pas "une fête".

"Le 8 mars n'est pas la journée de la femme, ce n'est pas une fête. C'est une journée de lutte pour toutes", a déclaré lors d'une conférence de presse Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, membre du collectif baptisé 8mars15H40.

A l'appel de ce mouvement, composé de 29 syndicats, associations féministes ou représentants d'étudiants, de nombreuses mobilisations sont organisées dans toute la France pour le 8 mars, y compris dans des entreprises ou des universités.

Les personnes mobilisées porteront le ruban blanc, symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes, largement popularisé lors de la cérémonie des César.

A Paris, un rassemblement est prévu à 15H40 place de la République "pour marquer l'heure à partir de laquelle (symboliquement, dans une journée) les femmes commencent à travailler gratuitement", a dit Ana Azaria, présidente de l'association Femmes Egalité.

Avant une manifestation, un "karaoké géant" y sera organisé, sur l'air de la chanson de Dalida "Parole, Paroles, Paroles", pour "cibler et caractériser la politique d'Emmanuel Macron, parsemée de discours forts et de grandes phrases mais qui ne sont pas suivis d'actes forts", a-t-elle ajouté.

Parmi ses revendications, le collectif demande "une loi cadre concernant les violences au travail, intrafamiliales et dans l'espace public, associée à des moyens humains et financiers dédiés".

Une consultation en ligne a été lancée sur le site 8mars15h40.fr pour recueillir des témoignages sur les violences subies au travail. En 2 semaines, près de 2.700 personnes, essentiellement des femmes, ont répondu: 2.311 disent avoir été victime ou témoin de sexisme sur leur lieu de travail (88%), 1.604 de harcèlement sexuel (61%), 800 d'agression sexuelles (soit 30%) et 56 de viol (soit 2,1%), a présenté Céline Piques, d'Osez le féminisme.

En outre, 51,5% d'entre elles estiment que ces violences ont eu un impact négatif sur leur emploi ou leur carrière.

Reconnaissant "un biais envers les femmes victimes de violence qui vont être amenées à répondre davantage", elle a estimé que "ces chiffres démontrent que les femmes ont besoin d'en parler et que ce qu'elles subissent au travail est massif. On est loin de la blague sexiste devant la machine à café".

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