Accueil Actu

A peine lancée, Hidalgo suscite débat et critiques

Salaires des enseignants, maire et candidate à la fois: Anne Hidalgo se lance dans la course présidentielle en fanfare, galvanisant le PS mais concentrant les critiques de ses concurrents à gauche.

Jean-Luc Mélenchon pour LFI, l'ex-socialiste Arnaud Montebourg, le communiste Fabien Roussel et le candidat issu de la primaire écologiste fin septembre: l'entrée, dimanche à Rouen, de la maire socialiste de Paris dans l'arène de la bataille présidentielle gonfle encore la liste des prétendants à gauche, qui fait craindre aux sympathisants une élimination dès le premier tour.

La maire socialiste de Paris est aujourd'hui créditée de 7 à 9% d'intentions de vote.

Mais "si je suis candidate, ce n'est pas pour témoigner, c'est pour gagner", a-t-elle répété lundi sur France Inter, voulant faire de sa candidature "l'objet d'un rassemblement" en créant autour d'elle "une dynamique".

Loin donc du ralliement aux écologistes espéré au même moment par son adjoint EELV à la mairie de Paris David Belliard dans un entretien à Libération...

Le débat est déjà lancé autour d'une proposition choc, non chiffrée, figurant dans son livre "Une femme française" à paraître mercredi: "Multiplier par deux au moins le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves" en un quinquennat "ou, pour commencer, aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac +5".

- "Mesure catégorielle" -

"Un sommet de la démagogie", pour le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, qui chiffre la mesure à "150 milliards (d'euros) à la fin du quinquennat" en cumulé.

"Rien de pire que de commencer avec une mesure catégorielle", étrille le maire socialiste du Mans Stéphane Le Foll, qui critique le manque de "débats" au sein du PS et compte se présenter face à Mme Hidalgo lors du vote des militants pour désigner le candidat du parti après le congrès fin septembre.

"Même les plus radicaux" des responsables syndicaux "n'ont jamais demandé" autant, a abondé un des concurrents potentiels à la présidentielle de Mme Hidalgo, le candidat à la primaire écologiste Yannick Jadot, évoquant "au moins 40 milliards par an" et proposant au passage un "rattrapage de 30% des salaires des enseignants pour les 20 premières années".

Chez LFI, le député Alexis Corbière critique "une formule choc sur les profs que plus personne ne juge crédible de la part du PS".

A droite, Michel Barnier propose d'aligner les rémunérations des enseignants "sur le niveau observé dans les autres grands pays".

- "Cheminement" -

La candidate socialiste promet un chiffrage de son programme d'ici à la fin 2021 et balaie les critiques, fustigeant un exécutif qui parle défense de la "valeur travail" mais prône la théorie du "ruissellement" qui a provoqué un "décrochement des classes moyennes et des catégories populaires qui ne peuvent plus vivre de leurs salaires".

A ceux, dont son adjoint David Belliard, qui rappellent qu'il y a encore un an elle assurait ne pas vouloir être candidate, elle oppose son "cheminement" et "la situation du pays" qui appelle à agir.

Quant à la difficulté d'assurer de front son mandat de maire de la capitale et une campagne présidentielle, elle fait valoir qu'Emmanuel Macron, "s'il est candidat, continuera à être président de la République".

Soutenue par le premier secrétaire du parti Olivier Faure et des figures du PS, dont la maire de Lille et ex-ministre Martine Aubry, la maire de Nantes Johanna Rolland ou la présidente de l'Occitanie Carole Delga, Mme Hidalgo affiche sa détermination.

Elle prend ses "responsabilités pour mettre fin à cinq années de politique inégalitaire qui impacte durement les classes moyennes et populaires", fait valoir le socialiste Rachid Temal lundi dans un tweet.

La candidate compte aussi capitaliser sur le bilan positif des socialistes aux dernières élections municipales, départementales et régionales.

Mais elle doit aussi gommer une image jugée trop "parisienne", qui donne de l'eau au moulin des critiques de la droite prédisant qu'elle "saccagera la France" comme elle a "saccagé Paris".

À lire aussi

Sélectionné pour vous