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A Villepinte, incidents et tensions au premier meeting de Zemmour

Equipe de journalistes brièvement mise à l'abri, violences contre des militants de SOS Racisme: le premier meeting de la campagne présidentielle d'Eric Zemmour a été émaillé d'une série d'incidents, au milieu d'une foule de partisans allant d'anciens fillonistes à des royalistes.

Avant les premiers discours, au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), le ton monte brutalement contre une équipe de l'émission Quotidien (TMC-TF1), connue pour son traitement sarcastique de la politique.

Alors qu'ils interrogent des participants, des journalistes sont pris à partie par un petit groupe de jeunes supporters du candidat d'extrême droite, puis hués par une foule de plus en plus dense au cri de "Tout le monde déteste Quotidien".

"Bande de vendus", entend-on aussi dans les travées. La sécurité doit intervenir précipitamment pour les mettre brièvement à l'abri.

"La sécurité a surréagi. Ils sont revenus. Il n'y a eu aucune violence", assure l'équipe de communication du candidat.

Après une série d'interventions de soutiens à la tribune, Eric Zemmour arrive dans la salle vers 17H30. Au milieu d'une foule en liesse, un individu l'empoigne. "L'agresseur" est aussitôt exfiltré, indique l'équipe d'Eric Zemmour. Puis interpellé par la police. L'entourage du candidat dira dans la soirée qu'il souffre d'une blessure au poignet et s'est vu prescrire neuf jours d'ITT.

Au début du discours du candidat, une dizaine de militants de SOS Racisme, dissimulés dans le public, dévoilent des vêtements pour dire "non au racisme".

Des violences éclatent. Ils reçoivent des coups et sont visés par des jets de chaises, selon la vidéo diffusée par l'association antiraciste. Plusieurs courses-poursuites ont lieu à l'arrière de la salle pour les exfiltrer, dans une grande confusion.

Certains participants du meeting se dissimulent le visage, visiblement décidés à en découdre. La situation revient au calme au bout d'une dizaine de minutes.

Un membre de la sécurité évoque "quelques militants antifas" exfiltrés, leur reprochant d'avoir voulu semer le trouble.

- "Militants agressés" -

"On voulait faire une action non violente, j'insiste non violente. Les gens se sont levés pour nous frapper" , assure Aline Kremer de SOS Racisme. Selon un journaliste de l'AFP, au moins deux personnes saignent.

"Cela fera l'objet de plaintes de la part de militants agressés pour déterminer qui sont les agresseurs et qu'ils répondent de leurs actes", prévient le président de SOS Racisme Dominique Sopo.

Ces personnes de SOS "n'avaient pas à être là, il ne faut pas venir faire de provocation dans notre salle", réagit de son côté Antoine Diers, un membre de l'équipe de campagne d'Eric Zemmour.

En début d'après-midi, quelques 2.000 manifestants avaient défilé dans les rues de Paris pour "faire taire" Eric Zemmour. Des militants hostiles au candidat d'extrême droite s'étaient aussi regroupés à Villepinte, où 57 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.

En dépit de ces incidents, le meeting peut se tenir selon son déroulé prévu: il est rythmé par plusieurs Marseillaise ou le slogan "on est chez nous", régulièrement présent chez la concurrente d'extrême droite Marine Le Pen (RN). Le nom du nouveau parti d'Eric Zemmour s'affiche en grand: "Reconquête!"

Sur les sièges, un tract présente le candidat, qui va "mettre fin à l'invasion migratoire" et "dénonce l'effondrement de l'Education nationale".

Dans la salle, Martine, comptable de 70 ans, est une ancienne "filloniste". Elle est devenue "fan" d'Eric Zemmour "quand il était sur (la chaîne) CNews". "Je suis d'accord avec lui, la France part en couilles", dit celle qui vient de voter Eric Ciotti au congrès LR, mais s'apprête à quitter pour la première fois les rives de la droite traditionnelle.

Dans les travées, beaucoup comme l'ex RN Antoine louent "l'union des droites" que permet selon eux leur candidat.

Au milieu d'un nuée de drapeaux français, plusieurs participants arborent le drapeau de leurs régions. "Proche du mouvement traditionaliste et royaliste", un jeune souligne son attachement à la Picardie et espère que son candidat en fera davantage pour le régionalisme.

Sa compagne, Loménie, croit en Eric Zemmour pour lutter contre "l'insécurité que subissent les femmes". "Je me suis fait cracher dessus il y a quelques mois par des personnes qui étaient pour la plupart issues de l'immigration", dénonce-t-elle, avant d'applaudir son champion.

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