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Accès à l'université: la Fage ne soutient plus la réforme, Vidal se veut rassurante

La Fage, le premier syndicat étudiant, qui a soutenu jusqu'ici le projet de loi réformant l'accès à l'université, affirme désormais ne plus pouvoir s'associer à un texte "vidé de sa substance" lors de son examen au Parlement.

Sénateurs et députés ont trouvé mardi un accord sur la réforme des règles d'entrée à l'université, qui supprime le tirage au sort et valide la mise en place de la nouvelle plateforme d'inscription Parcoursup, accusée à gauche d'instaurer la sélection.

Le texte est soumis jeudi au feu vert définitif de l'Assemblée puis au Sénat.

"Le 13 février, la Commission Mixte Paritaire (CMP) réunie sur ce texte a annihilé la philosophie initiale de la réforme, en entérinant les amendements de la majorité sénatoriale", écrit la Fage dans un communiqué.

Les sénateurs avaient suivi leur rapporteur Jacques Grosperrin (LR) qui, en commission, avait introduit un amendement destiné à définir les capacités d'accueil en licence en fonction du taux de réussite et de l'insertion professionnelle.

Suite à la commission mixte paritaire, le texte dit désormais que "pour déterminer ces capacités d'accueil, l’autorité académique tient compte des perspectives d’insertion professionnelle des formations, de l’évolution des projets de formation exprimés par les candidats ainsi que du projet de formation et de recherche de l’établissement". Pour la Fage, "une ligne rouge" a été franchie.

"Pour nous, ce n'est pas l'insertion professionnelle qui doit déterminer les capacités d'accueil mais bien la demande des étudiants", indique la Fage, qui prononce désormais à son tour le mot "sélection". La Fage "demande à être reçue expressément par la ministre Frédérique Vidal", afin d'obtenir des "garanties concrètes et tangibles" sur un nombre de places à l'université conditionnées par le nombre de candidatures des étudiants, et non des critères d'insertion professionnelle.

"Si nous n’obtenons pas gain de cause, la Fage prendra toutes les mesures qui lui semblent nécessaires, y compris la mobilisation", prévient-elle.

Jusqu'ici, une intersyndicale opposée à ce qu'elle appelle "une sélection déguisée" a peu mobilisé. Une nouvelle journée de manifestation est prévue ce jeudi.

A l'ouverture des débats à l'Assemblée, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a insisté sur le fait que "rien dans le projet de loi" n'autorise "que soit conduite une politique malthusienne de réduction des capacités d'accueil sous quelque prétexte que ce soit" et que "rien ne permet d'établir un lien mécanique entre les capacités d'accueil et les taux d'insertion professionnelle".

"La notion de perspective d'insertion professionnelle, qui suppose de réfléchir sur le long terme et de prendre en considération l'émergence des nouveaux métiers et des nouveaux besoins en qualification a été retenue -et je le dis très clairement les perspectives d'insertion professionnel n'ont rien à voir avec des taux d'insertion constatés-", a-t-elle insisté, ajoutant qu'"il s'agit d'avoir une vision prospective large qui ne peut permettre que de créer de nouvelles formations".

Le rapporteur, Gabriel Attal (LREM), a aussi mis en avant l'"engagement très clair" sur le fait "qu'aucune capacité d'accueil ne pourra être revue à la baisse dans les années à venir", estimant que décider de la création des places en fonction des débouchés professionnels "n'aurait aucun sens".

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