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Gilets jaunes en France: de nouveaux débordements en marge des cortèges

Des milliers de "gilets jaunes" manifestaient à nouveau à Paris et en province pour leur acte 11, marqué par quelques incidents à Paris et Evreux, avec une ténacité affichée face à un exécutif qui regagne en popularité, dix jours après l'ouverture du grand débat national. A 14H00, ils étaient 22.000 à manifester en France, dont 2.500 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.

Plusieurs milliers de "gilets jaunes" - près de 5.000 selon l'AFP - manifestaient samedi après-midi à Bordeaux pour l'acte 11 du mouvement, une mobilisation toujours soutenue dans l'un des bastions de la protestation en France. La préfecture de Gironde s'est refusée pour la première fois à donner des chiffres de mobilisation mais des journalistes de l'AFP, de même que d'autres médias, estimaient le cortège à près de 5.000 personnes. La semaine dernière, la préfecture avait comptabilisé 4.000 manifestants. La capitale girondine, un des bastions de la mobilisation, a rassemblé jusqu'à 6.000 personnes il y a deux semaines, selon des chiffres officiels. Ce samedi, les protestataires, au cris désormais habituels de "Macron démission", sont partis comme d'habitude de la place de la Bourse près de la Garonne.

Précédés d'une centaine de motards, ils défilaient derrière une immense banderole proclamant "En route pour un monde meilleur". Une autre proclamait "Macron Destitution. Parce que c'est notre rejet", alors que s'agitaient drapeaux tricolores et panneaux demandant le RIC (Référendum d'initiative citoyenne).

Sur la durée

David, 46 ans, employé dans l'agroalimentaire, et Corinne, 45 ans, qui travaille dans un établissement thermal, font régulièrement le déplacement de Gabarret, à une heure trente de route dans les Landes, pour venir manifester à Bordeaux. "On continue de venir, parce rien ne bouge sur le pouvoir d'achat", dit David à l'AFP, "cela fait 17 ans que je bosse, et il y a 17 ans, au SMIC, je vivais mieux qu'aujourd'hui avec les augmentations que j'ai eues depuis". Christian, 63 ans, retraité de la fonction publique de la grande banlieue bordelaise à Martignas, vient tous les samedis : "C'est la mobilisation sur la durée qui fera basculer quelque chose" en regrettant qu'il n'y ait "aucune décision concrète sur le pouvoir d'achat".

L'une des "vedettes" du mouvement, Maxime Nicolle, dit "Flyrider", avait fait le déplacement de Bordeaux. "A ceux qui disent que le mouvement s'essouffle, je dis regardez. Regardez ce qui se passe. On est au mois de janvier. On est toujours là. Et on sera là le temps qu'il faudra". La "clef ça va être la durée de la mobilisation et l'opinion politique internationale", dit-il, cette dernière "c'est quelque chose qui est en train de plomber le gouvernement français", a ajouté le militant qui "n'attend rien de plus que ce que tout le monde veut, pouvoir boucler ses fins de mois". La manifestation se déroulait dans le calme, avec des forces de l'ordre très mobilisées. Ce samedi, un cordon de "gilets jaunes" bloquait l'accès à la rue conduisant à la mairie de la ville, où se sont concentrés presque chaque semaine par le passé, les heurts entre des manifestants et les forces de l'ordre.

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