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Affaire Benalla: des "bêtises" dans les médias ?

Salaire, logement, codes nucléaires: les médias ont-ils vraiment publié des "bêtises" sur l'affaire Benalla, comme les en a accusés Emmanuel Macron, dont la contre-attaque dans ce dossier vise notamment la presse ?

"Vous avez dit ces derniers jours beaucoup de bêtises sur soi-disant des salaires, des avantages. Tout cela était faux", a lancé le chef de l’Etat mercredi à des journalistes de BFMTV et CNEWS.

Mardi soir, devant des fidèles, le président de la République avait choisi de préciser -de manière plutôt ironique- certains points de l'affaire.

"Alexandre Benalla n'a jamais détenu de codes nucléaires. Alexandre Benalla n'a jamais occupé un 300 m2 à l'Alma. Alexandre Benalla n'a jamais gagné 10.000 euros. Alexandre Benalla, lui non plus, n'a jamais été mon amant. Alexandre Benalla, quoique bagagiste d'un jour, n'a jamais eu ces fonctions dans la durée", a lancé le président.

"Qu'ils soient parlementaires, commentateurs ou journalistes... On dit des fadaises!", a poursuivi Emmanuel Macron.

- Rumeurs ou révélations? -

Ces faits n'ont pas tous été évoqués par des médias. "Emmanuel Macron évoque ici, sur un pied d'égalité, des contenus parodiques, des informations contestées par l'Elysée, des faits avérés et des rumeurs de caniveau", analysait mercredi le journal Le Monde.

Les "codes nucléaires" ont fait l'objet de blagues sur les réseaux sociaux avant qu'un article ne soit publié par... le site satirique Nordpresse. Comme souvent, ce canular a trompé plusieurs internautes, dont un député LR.

Concernant l'appartement de M. Benalla, L'Express affirmait lundi que l'Elysée comptait réunir deux appartements dans une dépendance de l'Elysée sur le très chic Quai Branly, près du Pont de l'Alma. Alexandre Benalla aurait alors habité un appartement de près de 200 mètres carrés, selon le magazine.

L'Elysée a précisé par la suite que la rénovation, estimée par L'Express à 180.000 euros, avait été menée en même temps que celle de trois autres logements.

Alexandre Benalla a précisé jeudi dans Le Monde avoir reçu, début juillet, les clés d'un appartement de service, mais "de 80 mètres carrés, pas 300".

Pour l'historien de la presse Alexis Lévrier, Emmanuel Macron a "un peu tout mélangé pour faire une sorte d’amalgame, pour faire rire son auditoire". "En s'en prenant à la presse, il fait comme si c'était elle qui fabriquait une polémique", poursuit l'historien.

"Il est extrêmement inquiétant qu'au plus haut niveau de l'Etat en France on dénigre ou dénie aux médias leur fonction de contre-pouvoir", regrette le sociologue des médias Jean-Marie Charon. "Ca participe d'un mouvement plus large avec les Etats-Unis, où ce phénomène s'est développé, pour ne pas parler de la Turquie, de la Hongrie ou de la Pologne".

- Le salaire mystère -

Combien gagnait l'ex-garde du corps? Le Parisien a avancé le 20 juillet un traitement mensuel qui "avoisinait les 10.000 euros".

Le JDD avait annoncé de son côté un salaire brut de 7.113 euros. Après une réunion de crise dimanche à l'Elysée, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait revu le chiffre à la baisse lundi: 5.000 euros net.

Alexandre Benalla a précisé jeudi avoir signé "un contrat sur toute la durée du mandat, donc cinq ans, rémunéré 6.000 euros net" comme "chargé de mission auprès du chef de cabinet" du président.

Emmanuel Macron a également fait allusion à des rumeurs lui prêtant une relation avec son garde du corps, comme il l'avait déjà fait avec des bruits semblables pendant la campagne présidentielle.

Cette nouvelle relation supposée a fait l'objet de caricatures et de détournements sur internet, mais aussi d'un faux article du Monde diffusé sur les réseaux sociaux.

Enfin, Emmanuel Macron avait fait référence mardi à une déclaration de Christophe Castaner, le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, qui avait affirmé que M. Benalla était "chargé des valises de l'équipe de France" lors du retour des Bleus à Paris le 16 juillet.

C'est faux, selon Alexandre Benalla, qui a affirmé jeudi dans Le Monde avoir été dans le bus des Bleus "pour informer l’Elysée" en cas de problème.

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