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Agressions au couteau à Paris: un blessé dans un état critique, garde à vue de l'auteur prolongée

Un homme, a priori de nationalité afghane, qui a blessé sept personnes dimanche soir à Paris avant d'être maîtrisé par des témoins qui lui ont jeté des boules de pétanque, était toujours en garde à vue lundi soir, selon une source judiciaire, tandis qu'une des victimes restait dans un état critique.

"Rien ne permet à ce stade de retenir le caractère terroriste de ces agressions", a affirmé lundi une source proche de l'enquête. La section antiterroriste du parquet de Paris suit néanmoins de près les investigations.

L'identité de cet homme, de nationalité afghane né en 1987 selon les papiers qu'il portait était en cours de vérification lundi, selon une source proche du dossier. Sa garde à vue a été prolongée lundi soir, selon une source judiciaire.

Dimanche, l'agresseur s'en est pris à des passants, peu avant 23H00 le long du canal de l'Ourcq, dans le nord de Paris.

Sept personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, par des coups de couteau et de barre de fer, selon une source proche du dossier. Parmi elles, deux touristes anglais quinquagénaires et un touriste égyptien d'une quarantaine d'années, ainsi qu'un jeune habitant du quartier.

Parmi les blessés graves, trois étaient encore hospitalisés lundi soir, dont un dans un état critique, selon une autre source proche du dossier.

Avant d'être interpellé par la Brigade anticriminalité (BAC), l'agresseur a été maîtrisé et désarmé par des témoins, selon la préfecture de police.

"Je vois le mec avec un couteau qui essaye d’agresser des gens. Premier réflexe : je cours derrière lui, mes copains m’ont suivi. On commence à le +fusiller+ avec des boules, des boules de pétanque", a raconté à l'AFP Hamani Bouadjema.

Un de ses amis a ramassé une planche par terre avec laquelle il l'a frappé "sur la main dans laquelle il avait le couteau". Puis le groupe "a sauté sur lui, on l’a mis au sol", a-t-il détaillé.

Selon lui, l'homme avait "l'air drogué" : "Il avait l’air sous l’effet de quelque chose. En tous cas, il n’était pas normal, il avait le regard vide (...) Rien (n')est sorti de sa bouche ! Même quand on le tapait il n’a même pas fait +Aïe+ !"

Les témoins l'ont effectivement décrit comme "déambulant le regard hagard", rapporte une source proche de l'enquête.

- "Courage des citoyens" -

Un vigile d'un cinéma situé non loin l'a aperçu, "poursuivi par deux hommes qui tentaient de l'arrêter", il avait "une barre de fer en main et l'a jetée sur ses poursuivants, puis a sorti un couteau".

Youssef Najah, 28 ans, qui marchait sur le quai de Loire, a vu un homme "en train de courir avec un couteau de 25-30 cm à la main. Une vingtaine de personnes le poursuivaient, ils lui jetaient des boules de pétanques. Il a pris quatre à cinq boules sur la tête".

Admis à l'hôpital dès le début de sa garde à vue dimanche soir, l'assaillant était toujours été hospitalisé au moment de sa prolongation, 24 heures plus tard, selon la source judiciaire.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a salué dans un communiqué "la grande réactivité et le courage dont ont fait preuve plusieurs citoyens".

Ouverte pour tentatives d'homicides volontaires, l'enquête a été confiée au 2e District de police judiciaire par le parquet de Paris, selon une source judiciaire.

Les faits de dimanche soir rappellent d'autres attaques à l'arme blanche commises ces derniers mois en France, la piste terroriste ayant été écartée dans la plupart des cas.

Le 23 août à Trappes, dans la banlieue de Paris, un homme armé d'un couteau a tué sa mère et sa sœur et blessé grièvement une troisième personne. Les autorités ont conclu qu'il s'agissait de l'acte d'un "déséquilibré" sans motivation terroriste, malgré une double revendication du groupe jihadiste État islamique (EI).

Le 13 août, un demandeur d'asile afghan fortement alcoolisé avait blessé quatre personnes dont une grièvement avec un couteau, dans le centre-ville de Périgueux. La piste terroriste a été "très rapidement" écartée par les enquêteurs.

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