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Agressions sexuelles: la star congolaise Koffi Olomidé renvoyée en procès en France

Le roi de la rumba congolaise ciblé par la justice: visé par un mandat d'arrêt, Koffi Olomidé est renvoyé en procès en France où il est accusé d'avoir agressé sexuellement et séquestré quatre de ses danseuses en région parisienne, entre 2002 et 2006.

Le chanteur de 61 ans a été renvoyée fin janvier en correctionnelle pour des faits qui se seraient déroulés notamment dans un pavillon d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), que l'artiste louait et où il hébergeait ses danseuses en marge de concerts ou d'enregistrements dans l'Hexagone.

Ses quatre victimes présumées ont toutes relaté avoir dû subir régulièrement des relations non consenties, que ce soit en République démocratique du Congo ou en tournée. Notamment en France, alors qu'elles étaient enfermées et gardées 24h/24 par trois hommes dans le pavillon d'Asnières, sans document d'identité ni téléphone.

L'un de leurs gardes les conduisait à leur patron lorsque celui-ci en exprimait le désir. A l'hôtel ou au studio d'enregistrement le plus souvent, affirment-elles, évoquant des rapports sexuels imposés sans préservatif et des gifles quand elles se débattaient.

Certains faits se seraient également déroulés dans le pavillon même, quand l'épouse du chanteur était absente.

Les plaignantes affirment toutes ne pas avoir eu le choix: si elles se refusaient à lui, il ne les faisait plus travailler. Selon elles, toutes les danseuses subissaient le même sort.

Les quatre plaignantes avaient fini par s'échapper du pavillon grâce à un employé de Koffi Olomidé, une nuit de juin 2006. Elles ont déposé plainte en 2007, 2009 et 2013 et ne sont plus jamais retournées en RDC, par peur de représailles.

- "Complot" -

Avant de quitter la France en août 2009, le chanteur avait dénoncé un "complot", accusant ses anciennes danseuses de vouloir obtenir ainsi un titre de séjour en France.

Ses conseils, que l'AFP n'a pu joindre vendredi, avaient pour leur part souligné que d'autres ex-danseuses de leur client avaient témoigné en faveur de celui-ci, le qualifiant d'"irréprochable", et que trois des plaignantes avaient nié les faits de viols devant la justice congolaise. Par ailleurs, l'enquête n'a pu prouver que leur client avait réservé des chambres d'hôtel où certaines agressions se seraient déroulés.

Le sexagénaire avait précipitamment regagné son pays lorsqu'il avait appris qu'une mise en examen, assortie de détention provisoire, avait été requise à son encontre.

Finalement mis en examen en février 2012 pour viols aggravés, dont certains sur mineure de 15 ans, il a vu les chefs de poursuite retenus contre lui allégés, l'enquête n'ayant pu prouver par exemple que l'une des victimes présumées était mineure au moment des faits.

Marié et père de famille, Koffi Olomidé est désormais renvoyé pour atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité, et pour "séquestrations avec libération volontaire avant le 7e jour". Il encourt pour ces faits au maximum sept ans de prison et 100.000 euros d'amende.

Il échappe ainsi à une comparution devant une cour d'assises, le juge d'instruction ayant estimé un tel renvoi "inopportun" au vu des éléments recueillis durant l'enquête, basée essentiellement sur le témoignage des victimes et sur des expertises psychologiques.

Contacté par l'AFP, l'avocat des parties civiles David Desgranges n'a pas souhaité s'exprimer.

Le chanteur est également appelé à comparaître pour avoir facilité l'entrée et le séjour irrégulier en France des quatre plaignantes, et pour les avoir fait travailler illégalement en les sous-payant ou en les privant même de toute rémunération.

Deux hommes de main, considérés comme ses complices, sont également convoqués devant la justice.

Ce n'est pas la première fois que la star congolaise a maille à partir avec la justice.

Proclamé roi de la rumba depuis la mort de Papa Wemba en 2016, Koffi Olomidé avait été écroué quatre jours cette même année pour avoir donné un violent coup de pied à l'une de ses danseuses. Il avait alors été libéré sous caution.

En août 2012, Antoine Agbepa Mumba de son vrai nom a été condamné à Kinshasa à trois mois de prison avec sursis pour "coups et blessures volontaires" contre son producteur.

En France, il a été condamné en 2006 à un an de prison avec sursis pour fraude fiscale.

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