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Aides aux entreprises: Gattaz pas hostile à une baisse sous conditions

Le président du Medef Pierre Gattaz a assuré mardi qu'il n'était pas hostile à une réduction des aides aux entreprises, voulue par le gouvernement, à condition qu'elle s'accompagne d'une baisse de la dépense publique et d'une simplification fiscale.

"Les entreprises n'ont pas besoin d'aides, elles sont besoin d'air", a assuré lors d'une conférence de presse M. Gattaz, citant son père Yvon Gattaz, président du CNPF (l'ancêtre du Medef) entre 1981 et 1986.

Les aides publiques aux entreprises "ne sont en réalité pas des aides" mais "des dispositifs d'incitation fiscale, dans un environnement qui reste très compliqué", a toutefois assuré le président du Medef, qui quittera ses fonctions le 3 juillet.

Elles ont "été mises en place dans un environnement que vous connaissez depuis 30 ans", marqué par une pression fiscale "élevée" pour les entreprises, avec notamment "des impôts de production" supérieurs de "60 milliards" à ceux en vigueur en Allemagne, a-t-il dit.

Pour M. Gattaz, "si l'on veut baisser ces incitations fiscales, il faut prendre le mal à la racine", en baissant la pression fiscale et en réduisant la dépense publique, actuellement la plus élevée en Europe à 56,4% du PIB en 2017, contre 49% en moyenne dans l'UE, d'après des données de l'OCDE.

"Mon idée c'est de dire: +enlevez cinq milliards si vous voulez, mais en face, baissez la dépense publique de cinq milliards+", a ajouté M. Gattaz.

Le gouvernement a annoncé fin mai vouloir réduire de cinq milliards d'euros au cours du quinquennat les aides publiques aux entreprises, dans le cadre des efforts d'économies destinés à réduire la dépense publique.

L'exécutif, qui a engagé pour cela un réexamen de l'ensemble des 140 milliards d'euros dont bénéficient les entreprises, notamment via les crédits d'impôts, n'a pas précisé à ce stade les pistes qu'il entendait suivre pour tenir cet objectif.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a toutefois exclu lundi de revenir sur la baisse prévue de l'impôt sur les sociétés (IS), qui doit passer de 33% à 25% d'ici 2022, et sur le crédit impôt recherche (CIR), jugé "indispensable" à l'activité des entreprises.

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