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Angélique: une marche blanche rassemble plusieurs centaines de personnes

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à défiler dans le recueillement mardi après-midi à Wambrechies (Nord) pour la marche blanche en hommage à Angélique, 13 ans, violée et tuée mercredi.

Alors que David Ramault, 45 ans, qui a avoué le crime, a été écroué dans la nuit de lundi à mardi pour séquestration, viol et meurtre sur mineur de moins de 15 ans, la marche blanche, prévue pour 14H00, rassemblait plusieurs centaines de personnes.

Certaines portaient des roses blanches, d'autres êtaient vêtues de blanc, et se recueillaient dans le silence à peine troublé par les murmures.

"Nous vous remercions d'avoir répondu si nombreux pour soutenir la famille d'Angélique", a déclaré au micro, sur le perron de l'hôtel de ville, le premier adjoint au maire de Wambrechies, Michel Sas.

Le cortège doit se diriger vers le mémorial érigé pour Angélique dans un jardin de la ville, où fleurs et messages ont été déposés. Un lâcher de ballons aura lieu.

"Je ressens de la haine", a témoigné auprès de l'AFP Cécilia, mère au foyer de 28 ans, accompagnée de ses enfants. "On connaît la famille. C'est dégoûtant, on comprend pas comment après tout ce qu'il a fait il puisse être dehors".

David Ramault avait été condamné en 1996 pour "viol avec arme", "attentats à la pudeur aggravés" et "vol avec violence", et était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS). La préméditation n'a pas été retenue pour le meurtre d'Angélique, au contraire de la récidive légale.

Le FIJAIS est un fichier "extrêmement utile" pour son "historique des domiciles" qui a permis de découvrir que le suspect "habitait autrefois dans le même immeuble que la petite Angélique", selon le directeur régional de la PJ Romuald Muller.

Le corps d'Angélique a été retrouvé dimanche peu avant 02H00 à la suite des indications de David Ramault, en garde à vue depuis samedi soir.

Son avocat a souligné qu'il regrettait son crime, parlant d'"un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes" lors de leur rencontre lundi.

Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, "il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre", selon le procureur de la République de Lille Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

- "Détails sordides" -

La marche se déroule de surcroît au lendemain du récit glaçant et détaillé du crime par le procureur, raconté aux enquêteurs par David Ramault.

Mercredi, en l'absence de sa famille en vacances dans le sud, ce père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, la société de transports en commun lillois, passe devant un jardin à Wambrechies où se trouve Angélique.

Il est alors pris d'une brusque envie de la ramener chez lui. Il prétexte avoir des objets à lui donner pour ses parents et la jeune fille, qui connaît cet ancien voisin, le suit chez lui, à quelques centaines de mètres.

David Ramault lui pose des questions de plus en plus intimes, et empêche la jeune fille de partir. Il s'enferme avec elle dans les toilettes et la viole avant de l'étrangler avec son propre pantalon. Il cache ensuite son corps dans des fourrés d'un bois de Quesnoy-sur-Deûle, commune voisine de Wambrechies.

Me Eric Demey a regretté auprès de l'AFP que "l'émotion a(it) gagné la communication du parquet". "L'ensemble et les détails de la déposition n'avaient pas à être jetés en pâture si vite", a-t-il estimé. "Le meurtre d'une fillette de 13 ans est suffisamment grave pour ne pas verser dans les détails sordides".

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