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Aquarius: des militants identitaires envahissent le siège de SOS Méditerranée

Une vingtaine de militants d'extrême droite ont envahi vendredi le siège de SOS Méditerranée à Marseille, à la veille d'une journée européenne de mobilisation, en soutien à son navire l'Aquarius.

L'action de ces militants se revendiquant du groupuscule Génération Identitaires, qui ont brièvement occupé les lieux avant d'être interpellés et placés en garde à vue, a suscité de nombreuses réactions de condamnation à gauche, tandis que des soutiens aux militants d'extrême droite se sont exprimés au Rassemblement national. Vingt-deux personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête de flagrance ouverte pour "violences volontaires et séquestration en réunion", a indiqué la police.

Vers 14H00, "les individus ont mis dehors tout le personnel qui était présent" et déployé une banderole à la fenêtre "SOS Méditerranée complice du trafic d'êtres humains", a précisé un porte-parole de la direction départementale de la sécurité publique à l'AFP. Aucune personne n'a été blessée et les interpellations se sont déroulées sans incident, très rapidement après le début de leur action, selon la même source.

"Le siège de @SOSMedFrance à #Marseille a été attaqué ce vendredi par une dizaine de militants identitaires. La police est sur place et procède à des arrestations. Le personnel de @SOSMedFrance est sain et sauf, mais sous le choc", a réagi l'ONG sur son compte Twitter. L'association qui affrète l'Aquarius avec Médecins sans frontières, menacée de perdre le pavillon panaméen de son navire, a appelé à une manifestation samedi dans une trentaine de villes de France et d'Europe afin de soutenir ses opérations de sauvetage.

"Génération Identitaire occupe les locaux de @SOSMedFrance à #Marseille, l'ONG pro-migrants complice du trafic d'êtres humains. Il faut saisir l'Aquarius!", a tweeté Romain Espino, porte-parole du groupuscule d'extrême droite. Il y a également publié une vidéo montrant des militants à la fenêtre des bureaux de SOS Méditerranée, dans un immeuble du centre de Marseille, tenant leur banderole et agitant des fumigènes.

De nombreux responsables politiques ont condamné cette irruption dans les locaux de SOS Méditerranée. Le député de Marseille et chef de file de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est rendu au siège de l'association et demande "la dissolution des bandes d'extrême droite".

Le chef de file des communistes aux européennes Ian Brossat a également demandé la dissolution de Génération identitaire et appelé à se joindre aux mobilisations de samedi, tandis que le patron de Génération-s Benoît Hamon a dénoncé "un nouveau pas franchi dans la violence de l'extrême droite". Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est dit "solidaire" de SOS Méditerranée et "choqué" par cette "agression".

A l'opposé, le chef de file du Rassemblement national à Marseille, le sénateur Stéphane Ravier a dit "bravo à Génération Identitaire pour son action pacifique". "Le temps de l'impunité est terminé !", a-t-il ajouté, estimant que SOS Méditerranée était "bel et bien complice des trafiquants d'êtres humains".

Sous la bannière "Defend Europe", l'action de Génération Identitaire s'est focalisée dernièrement sur les migrants, en Méditerranée ou dans les Hautes-Alpes. Dans le passé, elle avait ciblé des mosquées.

A Lille, vers 19h00, une dizaine de membres de "Génération identitaire" ont déployé une grande banderole "Pas de rappeur islamiste à Lille" à Euralille, à proximité de la salle de spectacles (L'Aéronef) où doit se produire vers 20H00 le rappeur Médine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Objet d'une intense polémique, Médine, accusé notamment à droite de complaisance envers l'islamisme, avait annulé ses deux concerts prévus mi-octobre à Paris au Bataclan, touché en novembre 2015 par une attaque jihadiste.

gde-est-fbe-mas/cam

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