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Assistants d'eurodéputés FN: la justice se penche sur les recours de Marine Le Pen

La cour d'appel de Paris examine mercredi les recours de Marine Le Pen pour faire annuler la procédure qui lui vaut d'être mise en examen dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du Front national soupçonnés de travailler en réalité pour le parti.

Marine Le Pen, réélue ce week-end présidente du FN, a été mise en examen pour "abus de confiance" et "complicité d'abus de confiance" le 30 juin. Dans la foulée, elle avait saisi la chambre de l'instruction qui se penche donc mercredi, à huis clos, sur ses demandes de nullités.

Sa défense compte soulever l'incompétence de la justice française et une atteinte à la séparation des pouvoirs.

Depuis fin 2016, les juges d'instruction Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke cherchent à savoir si Marine Le Pen et son parti ont organisé un système pour rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l'embauche d'assistants parlementaires. Dix-sept élus FN européens sont visés par l'enquête qui porte sur au moins une quarantaine d'assistants.

Le préjudice du Parlement européen, précédemment évalué à 5 millions d'euros pour 2012-2017, est désormais estimé à près de 7 millions en tenant compte de la période antérieure à partir de 2009, selon le JDD et une source proche du dossier.

Mise en examen pour avoir employé entre 2009 et 2016 sur son enveloppe d'ancienne eurodéputée sa cheffe de cabinet au FN, Catherine Griset, et son garde du corps, Thierry Légier, Marine Le Pen est aussi soupçonnée d'avoir "donné des instructions" afin que des eurodéputés engagent comme assistants des personnes "occupant en réalité des emplois" au FN, d'après l'enquête.

Le travail des assistants "n'est nullement fictif", s'était défendu Marine Le Pen dans un texte lu aux juges le jour de sa mise en examen, selon une source proche du dossier.

Elle y déniait aux magistrats, "radicalement" incompétents, le droit d'enquêter dans une affaire concernant "uniquement le Parlement", en soutenant qu'elle est déjà visée par une procédure de recouvrement devant le tribunal de l'Union européenne.

Elle dénonçait aussi une atteinte à la séparation des pouvoirs: "Je ne vois pas comment l'autorité judiciaire pourrait s'ériger en arbitre du contenu du travail politique d'un député et de son bien-fondé".

Outre Marine Le Pen et son compagnon Louis Aliot, le parti et une eurodéputée ont été mis en examen ainsi que quatre assistants. La décision sera mise en délibéré.

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