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Attaque au hachoir à Paris: Hassan A., le principal suspect, "assume" et affirme qu'il voulait s'attaquer au siège de Charlie Hebdo

Il visait Charlie Hebdo, furieux de la republication des caricatures du prophète Mahomet. Au lendemain de l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés devant les anciens locaux du journal satirique ciblés il y a cinq ans, le principal suspect de l'attaque a "assumé son acte" en garde à vue.

En plein procès de l'attentat meurtrier contre "Charlie" en janvier 2015, Hassan A., 18 ans, né à Mandi Bahauddin au Pakistan, "assume son acte qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures qu'il n'a pas supportée", a indiqué une source proche de l'enquête. Le suspect pensait que l'hebdomadaire se trouvait toujours dans les locaux du XIè arrondissement, selon cette source.

"Tout laisse à penser qu'il a agi seul", a précisé une source proche du dossier. Le jeune homme, arrêté vendredi midi près de la place de la Bastille, n'était pas fiché pour radicalisation et parle un peu français, a-t-elle ajouté.

Huit autres individus en garde à vue

Huit autres personnes étaient toujours en garde à vue samedi en début de soirée dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat): le petit frère du suspect, une connaissance, cinq hommes qui se trouvaient dans l'un de ses domiciles présumés à Pantin (Seine-Saint-Denis) et un ancien colocataire à Cergy (Val-d'Oise).

Une personne auditionnée affirme avoir tenté d'arrêter l'assaillant

Peu après l'attaque, un Algérien de 33 ans avait également été interpellé près des lieux et placé en garde à vue avant d'être relâché dans la soirée de vendredi car "mis hors de cause", selon une source judiciaire. Son avocate, Me Lucie Simon, a évoqué un "jeune homme héroïque" qui a tenté, en lui courant après, d'arrêter l'assaillant.

Les victimes souffrent de blessures graves mais leur vie n'est plus menacée

L'assaillant venait de s'en prendre à un homme et une femme, salariés de l'agence de presse Premières Lignes en pause cigarette, devant leur immeuble rue Nicolas Appert (XIe arrondissement). Grièvement blessés, leurs jours ne sont plus en danger, avait annoncé sur place vendredi le Premier ministre Jean Castex. Des employés de la société de production avaient déjà été les témoins impuissants de l'attaque de janvier 2015.

Aucun signe de radicalisation

Pour le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'attaque était "manifestement (...) un acte de terrorisme islamiste", a-t-il estimé vendredi sur France 2. 

Ali H. était arrivé en France encore mineur, il y a trois ans. Pris en charge par l'aide sociale à l'enfance dans le Val-d'Oise jusqu'à sa majorité en août dernier, il ne présentait "aucun signe de radicalisation", a assuré le conseil départemental. De source proche de l'enquête, il envisageait de se lancer dans une formation aux métiers du bâtiment.

Deux des domiciles présumés du principal suspect, présenté comme "itinérant", de sources concordantes, ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social situé à Cergy (Val-d'Oise) et un deux-pièces à Pantin (Seine-Saint-Denis) meublé de plusieurs lits superposés. "C'est quelqu'un de très poli. Je le voyais souvent assis sur le palier avec son téléphone. Il m'aidait à porter mes courses", a raconté à l'AFP Josiane, une voisine.

Menace sous-évaluée?

L'enquête a suscité une petite passe d'armes entre le ministre de l'intérieur et la Préfecture de police. Gérald Darmanin a jugé que la menace contre la rue Nicolas-Appert avait été "sous-évaluée" et a demandé "pourquoi" au Préfet de Police. "Il y a eu un attentat, quand il y a eu un attentat, c'est que manifestement on aurait pu faire mieux", a fait valoir le ministre de l'Intérieur, tout en précisant que la rédaction de Charlie Hebdo était partie depuis "quatre ans" et que la rue en question n'avait fait l'objet d'"aucune menace" explicite.

Samedi, la préfecture de police a répondu que l'immeuble en question "ne faisait l'objet d'aucune menace connue" mais que l'actuel siège de Charlie Hebdo, dont l'adresse est tenue secrète, bénéficie "d'une sécurisation renforcée avec garde statique depuis le début de l'ouverture du procès" des attentats de janvier 2015, début septembre.

"Depuis le démarrage du procès de Charlie Hebdo, il n'y a eu absolument aucune sécurisation de cette rue et de cet immeuble symboliques", a pourtant critiqué Luc Hermann, co-dirigeant de Premières Lignes, dont deux collaborateurs ont été grièvement blessés.

Samedi, l'Élysée a indiqué avoir "pris contact avec les familles des victimes" pour leur "exprimer soutien et solidarité". En revanche, le président Emmanuel Macron n'entend pas s'exprimer au sujet de l'attaque.

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