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Charlie Hebdo: les Français se mobilisent à nouveau jeudi soir et clament "On n'a pas peur!"

Des dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau réunies jeudi soir en France pour rendre hommage aux victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo et affirmer "On n'a pas peur".

Comme la veille, la foule a afflué à partir de 18h00 place de la République à Paris, non loin des locaux du journal. Autour de la statue de Marianne au centre de la place, des centaines de bougies ont été allumées en mémoire des douze personnes tuées la veille, auprès des nombreux bouquets, portraits ou dessins déposés depuis mercredi soir.


Les slogans fusent

Le maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), et l'ensemble des forces politiques du Conseil de Paris avaient appelé à ce rassemblement qui se voulait "silencieux", mais où les slogans n'ont pas tardé à fuser, comme "Hi hip hourra, nous sommes Charlie", ou "Il n'est pas mort Charlie".

D'autres brandissaient la célèbre pancarte "Je suis Charlie" ou encore des stylos, tandis que des jeunes escaladaient le piédestal de la statue, en scandant "charliberté", "On n'a pas peur", "liberté d'expression", "tous ensemble", "pas d'amalgames", "vive la République". Des drapeaux tricolores s'agitaient au milieu de la foule et certains entonnaient la Marseillaise.


"Se serrer les coudes, même physiquement"

Mme Hidalgo, l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, le chef de file de l'opposition parisienne, Nathalie Kosciusko-Morizet, et de nombreux élus de toute tendance ont également déposé des bougies. "On est dans un moment (dont) on ressent tous la gravité. On sent que ce qui s'est passé hier est un acte d'abord tragique, mais qui vise à fragiliser la démocratie, à fragiliser la République, donc les Parisiens ont aussi besoin de se tenir ensemble debout, de se serrer les coudes, même physiquement", a expliqué à la presse Mme Hidalgo.




Mobilisation dans toute la France

Quelque 35.000 personnes, selon la police, s'étaient déjà réunies de façon spontanée mercredi soir place de la République. A Nancy, 10.000 personnes, comme la veille, se sont retrouvées sur la place Stanislas à partir de 18h30, en entonnant spontanément la Marseillaise. La mobilisation a aussi été forte dans le sud-ouest: à Figeac et à Cahors (Lot), à Tarbes (Hautes-Pyrénées), plus d'un tiers des habitants ont manifesté, parfois de manière très originale.

A Tarbes, 14.000 personnes ont ainsi formé une chaîne humaine dans les jardins de la préfecture, selon la police: "C'est un élan qui a dépassé toutes nos attentes", a commenté le journaliste de la Dépêche du Midi, Andy Barrejot, qui avait lancé cet appel au rassemblement et invité la foule à "jouer groupés jusqu'au bout", sur cette terre de rugby. "Touché mais pas coulé", disait la pancarte d'un manifestant à Auch (Gers), où plus de 4.000 personnes - dont de très nombreux maires de communes rurales ceints de leur écharpe d'élus- se sont réunis.


Rassemblements en silence

A Ajaccio, de nombreux manifestants parmi le millier de personnes rassemblées en silence en fin de journée devant la préfecture arboraient des pancartes portant l'inscription "So Charlie" et/ou "Simu Charlie" (Je suis, nous sommes Charlie en langue corse). Des rassemblements ont également eu lieu à Mulhouse, Monaco, Bordeaux ou Saint-Etienne.

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