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Attentat du Drugstore en 1974: le troisième procès de Carlos s'est ouvert à Paris

Quarante-sept ans après l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis, le troisième procès d'Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, condamné à deux reprises à la perpétuité pour cette attaque, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Ce nouveau procès, ordonné en novembre 2019 par la Cour de cassation, doit durer trois jours et portera uniquement sur le quantum de la peine, la culpabilité du Vénézuelien dans l'attaque qui a fait 2 morts et 34 blessés en 1974 ayant été reconnue définitivement par la justice.

Cheveux et moustache blancs, masque chirurgical sous le menton, costume sombre, Carlos est arrivé souriant dans le box, une sacoche noire à la main, saluant des visages connus dans la salle.

"Je suis en vacances forcées en France depuis vingt-sept ans et demi", a déclaré cette figure du terrorisme "anti-impérialiste" des années 1970-80, emprisonné en France depuis l'été 1994, après vingt ans de traque.

Le "révolutionnaire professionnel" autoproclamé, aujourd'hui âgé de 71 ans, a ensuite déploré avoir dû subir la fouille de sa veste à son arrivée au palais de justice, assurant que "jamais rien d'illégal" n'avait été trouvé sur lui depuis le début de son incarcération en France.

Carlos, dont c'est le dernier procès, avait été condamné en mars 2017 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du Drugstore Publicis, une peine confirmée un an plus tard en appel.

Mais la Cour de cassation avait partiellement cassé l'arrêt de la cour d'assises, qui avait déclaré Carlos coupable d'assassinats et tentatives d'assassinats par "l'effet d'une puissance explosive", mais aussi de transport d'une grenade "sans motif légitime", et renvoyé l'affaire pour fixer seulement la durée de la peine.

L'attaque du Drugstore avait eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, vers 17h10: une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine avait explosé dans la galerie marchande en contrebas, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes.

Pour l'accusation, cet attentat visait à accélérer la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Orly, membre de l'Armée rouge japonaise (ARJ), proche d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe.

Le "Chacal" a déjà été condamné deux fois à la peine maximale par la justice française, pour un triple meurtre en 1975 à Paris et pour quatre attentats à la bombe commis en France en 1982 et 1983 (11 morts et 191 blessés).

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