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Attentats à Paris - 14 ans de prison pour une recrue du cerveau présumé des attentats du 13-Novembre

(Belga) "Même dans mes rêves les plus fous, je n'y croyais pas", s'est réjoui vendredi l'avocat de Reda Hame, le jihadiste recruté en Syrie par le coordinateur présumé des attentats du 13-Novembre, Abdelhamid Abaaoud, à l'annonce du verdict de 14 ans de prison infligé en appel à son client.

La cour d'assises spéciale n'a pas suivi les réquisitions de l'avocate générale qui avait requis la peine maximale de 20 ans de réclusion à l'encontre de l'accusé. La cour d'assises spéciale a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers et de l'inscription de Reda Hame au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait). Mais pour Me Archibald Celeyron ce verdict est "une très bonne nouvelle". Il confirme à peu près le jugement en première instance qui, en février 2020, avait condamné Reda Hame à 12 ans de réclusion. Tout en soulignant que les faits reprochés à l'accusé "sont d'une extrême gravité", la cour, présidée par David Hill, a reconnu que les derniers rapports établis en détention en 2020 et 2021 ont constaté "une évolution positive" du comportement de l'accusé. A l'isolement depuis son incarcération en août 2015, Reda Hame, 35 ans, "ne semble pas présenter d'adhésion à une idéologie violente, ni de risque de passage à l'acte violent", selon un rapport du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip), cité par la cour d'assises. La cour a également rappelé que le casier judiciaire de Reda Hame, ancien technicien en informatique, ne comporte aucune mention. Le verdict est un coup sévère pour le parquet national antiterroriste (Pnat) qui estimait que Reda Hame était un "élément d'élite" de l'Etat islamique (EI). Dans son réquisitoire, l'avocate générale avait demandé une sanction "exemplaire" à "la hauteur de l'engagement" de l'accusé aux côtés de l'organisation islamiste. "Nous avons affaire à quelqu'un de profondément dangereux (...) Ne vous laissez pas duper par les apparences", avait-elle dit à l'adresse de la cour. "Si Reda Hame n'était pas dans le box aujourd'hui c'est soit parce qu'il serait mort (dans un attentat), soit parce qu'il serait en attente de son procès", a-t-elle ajouté en faisant allusion au méga-procès des attentats du 13-Novembre, qui doit s'ouvrir en septembre prochain. Le recruteur de Reda Hame, le Belge Abdelhamid Abaaoud, un "émir" au sein du centre des opérations extérieures de l'Etat islamique, est considéré comme le commanditaire des attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 131 morts et des centaines de blessés à Paris et en banlieue. Mort quelques jours après le 13-Novembre à la suite de l'assaut de la police contre sa planque à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Abaaoud est aussi l'inspirateur du groupe interpellé par la police belge à Verviers en janvier 2015 ou encore de Sid Ahmed Ghlam, meurtrier d'une automobiliste et ayant projeté l'attaque d'une église à Villejuif (Val-de-Marne). Si Reda Hame a reconnu avoir effectué un séjour en Syrie, dans une zone contrôlée par l'EI, entre le 12 et le 19 juin 2015 et avoir été formé par Abdelhamid Abaaoud, il nie avoir eu l'intention de commettre un attentat. Lors de son premier procès, il avait raconté avoir feint d'accepter la mission meurtrière que lui avait confiée l'EI et quitter ainsi "le bourbier" syrien. "Je n'ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit", a-t-il rappelé à l'audience vendredi. "Si Reda Hame a reconnu certains faits, un réel travail d'introspection doit être poursuivi et approfondi", a nuancé la cour. (Belga)

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