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"Je pleure pour lui et pour moi": à Marnes-la-Coquette, des fans en deuil de Johnny

"Sans tes concerts, c'est la fin de notre histoire d'amour ensemble": des fans en deuil affluaient mercredi devant le domaine de Johnny Hallyday à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), tenus à bonne distance par un important dispositif de sécurité.

"C'est comme si je perdais quelqu'un de ma famille": Grégory Lebas, ému devant la petite impasse menant au domaine "La Savannah" de Johnny, était sur les lieux dès 06H30, à peine quatre heures après l'annonce de la mort de la star à 74 ans des suites d'un cancer du poumon.

Fan du chanteur depuis ses 10 ans, cet habitant de la commune proche de Boulogne-Billancourt "ne pouvait pas faire autrement" que de se déplacer. "Dès que j'ai appris la nouvelle, il fallait que je vienne, je n'allais pas rester chez moi. Je l'ai suivi partout", ajoute cet homme de 33 ans, informé du décès de Johnny par une alerte sur son téléphone portable.

Au fil de la matinée, les fans affluaient de plus en plus nombreux, certains venant déposer des fleurs ou des petits mots pour rendre hommage à celui qu'ils ont tant aimé. Le défilé des proches se poursuivait aussi, avec notamment l'arrivée du réalisateur Claude Lelouch, ou encore de l'humoriste Muriel Robin.

Les larmes aux yeux, Laurence Leclerq est en retard pour son travail. Mais "je m'en fous", assure-t-elle. "J'ai appris la nouvelle dans la voiture en amenant ma fille à l'école et je me suis dit +Merde, c'est terrible, j'y vais, il faut que je tourne une page+".

"J'aimais ce qu'il était, ce charisme, c'était un bonhomme. Je pleure pour lui et pour moi aujourd'hui, il a marqué des étapes de ma vie personnelle", ajoute cette monitrice d'auto-école de 54 ans.

Chaque fan a son anecdote à raconter sur Johnny, une rencontre, un moment marquant. Beaucoup l'ont suivi en tournée ou ont campé plusieurs jours devant l'un de ses lieux de concerts.

"Un amour de jeunesse"

Laura Feron, 29 ans, arbore sur son bras un tatouage au nom de "Johnny Hallyday": c'est l'artiste lui-même qui, voici un an et demi, l'a invitée dans sa loge après un concert et lui a signé un autographe sur le bras. Elle a ensuite fait inscrire à l'encre permanente la signature de son idole.

Aujourd'hui, elle n'ira pas au travail. "Mes collègues étaient prévenus, ils comprennent", assure cette vendeuse aux galeries Lafayette.

T-shirt de Johnny Hallyday sur le dos, drapeau du Brésil autour du cou, José Albine confie aussi son désarroi, la voix brisée par l'émotion.

"Je suis un fan depuis 1972, j'ai vu plus de 780 concerts", assure-t-il. "Il a tellement un grand coeur Johnny, je le mets au niveau de la tour Eiffel", poursuit-il, bouleversé et refusant de parler de son idole au passé.

Dans ses mains, une pancarte: "Johnny, si tu arrêtes, le soleil et tes fans vont disparaître peu à peu. Sans tes concerts, c'est la fin de notre histoire d'amour ensemble", peut-on lire.

Drapée dans son long manteau noir et les yeux humides derrière ses lunettes à fines montures en métal, Michelle Bigot, ne craint pas de parler d'amour.

"C'était pour moi un amour de jeunesse. J'ai toujours aimé cet homme, il était beau, il avait une carrure... Je ne peux pas expliquer ce que je ressens, mais c'est vraiment très fort. Il est en moi, il vit avec moi, c'est quelqu'un de ma famille", dit cette femme de 70 ans.

Aux petites heures du jour, une voisine, Monique Faure, évoquait aussi sa tristesse. "Vous savez, on n'a que quatre ans de différence avec Johnny, j'ai grandi avec lui. C'était vraiment un beau jeune homme", commente cette femme de 78 ans, se remémorant aussi le jour où Johnny a baptisé sa fille adoptive, Jade, dans cette petite commune huppée proche de Paris.

L'arrivée des premiers fans a coïncidé avec la mise en place d'un important périmètre de sécurité, avec la mobilisation d'une dizaine de cars des forces de l'ordre aux abords du domaine de la star.


"Le soleil et tes fans"

T-shirt de Johnny Hallyday sur le dos, drapeau du Brésil autour du cou, José Albine confie son désarroi, la voix brisée par l'émotion.

"Je suis un fan depuis 1972, j'ai vu plus de 780 concerts", assure-t-il. "Il a tellement un grand coeur Johnny, je le mets au niveau de la tour Eiffel", poursuit-il, bouleversé et refusant de parler de son idole au passé.

Dans ses mains, José tient une pancarte: "Johnny, si tu arrêtes, le soleil et tes fans vont disparaître peu à peu. Sans tes concerts, c'est la fin de notre histoire d'amour ensemble", peut-on lire.

A 08H00, le défilé des proches se poursuivait, avec notamment l'arrivée du réalisateur Claude Lelouch au domicile de Johnny.

"L'idole des jeunes", aux dizaines de tubes et plus de 100 millions de disques vendus, surnommée l'"Elvis français" par la presse internationale, est décédé à son domicile à 74 ans d'un cancer des poumons.

C'est par un communiqué envoyé à l'AFP à 02H34 du matin que son épouse Laeticia a annoncé le décès de celui qui se nommait Jean-Philippe Smet dans le civil. "Johnny Hallyday est parti. J'écris ces mots sans y croire. Et pourtant c'est bien cela. Mon homme n'est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité."

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