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Azerbaïdjan: l'opposition va boycotter l'élection présidentielle

Les principaux chefs de l'opposition en Azerbaïdjan ont annoncé lundi leur intention de boycotter l'élection présidentielle anticipée du 11 avril, dénonçant le manque de transparence du scrutin et les pressions dont ils font l'objet.

"Le parti du Front populaire et le Conseil national de l'opposition ont pris la décision de boycotter l'élection présidentielle anticipée", a indiqué à l'AFP le président du Front populaire, Ali Kerimli.

"Les conditions pour une élection démocratique et compétitive ne sont pas réunies et il n'y a pas de presse indépendante", a-t-il poursuivi, affirmant que les "partis d'opposition sont obligés de fonctionner de manière semi-clandestine" dans ce pays du Caucase riche en hydrocarbures.

L'opposition organisera également des manifestations de protestation contre le scrutin en mars, a ajouté l'opposant.

Isa Gambar, le président du parti Müsavat (Egalité), a aussi indiqué à l'AFP que son parti "refuse de participer à l'élection car les autorités vont en truquer les résultats".

Le Mouvement d'opposition "Alternative républicaine" (Real), dont le président Ilgar Mammadov est en prison depuis 2013, a également indiqué dans un communiqué son intention de boycotter le vote.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, candidat pour un quatrième mandat, a annoncé début février convoquer une élection présidentielle anticipée pour le 11 avril, sans en expliquer la raison.

Selon Ali Kerimli, cette décision vise à "raccourcir la campagne" pour "freiner les efforts de l'opposition visant à limiter le trucage du vote".

Ilham Aliev est arrivé au pouvoir en 2003 après la mort de son père Heïdar, un ancien officier du KGB et dirigeant communiste qui avait gouverné le pays presque sans interruption de 1969 à 2003. Il a été réélu en 2008 et en 2013 dans des élections dénoncées comme truquées par l'opposition.

En 2009, Ilham Aliev a changé la constitution du pays pour pouvoir être candidat à un nombre illimité de mandats.

En 2016, plusieurs changements constitutionnels ont étendu le mandat présidentiel à sept ans et renforcé la mainmise de la famille Aliev sur le pays en ouvrant notamment la voie au fils d'Ilham Aliev, Haïdar, 19 ans, pour prendre la succession de son père. Ilham Aliev a également nommé sa femme Mehriban Alieva première vice-présidente après ces changements approuvés par référendum.

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