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Booba et Kaaris au tribunal après leur bagarre: voici ce qu'ils ont déclaré

Un mois après leur bataille rangée qui avait transformé un hall de l'aéroport d'Orly en ring et retardé plusieurs vols, Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, se retrouvaient jeudi face à la justice, au tribunal de Créteil.

À la barre, Okou Gnakouri, alias Kaaris a tenu à débuter par des excuses. "C'est pas bien ce qui s'est passé en fait, je présente mes excuses aux personnes choquées par les images", a-t-il déclaré avant l'examen de l'affaire. "Je ne suis pas à l'origine de cette rixe", a martelé l'artiste, en chemise blanche immaculée. "J'ai donné des coups pour me défendre", a-t-il assuré, en prônant désormais "l'apaisement".

Chemise à carreaux, l'air détendu, Booba n'a lui fait aucun commentaire avant l'examen de la vidéosurveillance de l'aéroport.


Jusqu'à 10 ans de prison

Les deux rivaux comparaissent devant le tribunal correctionnel, qui les avait placés en détention provisoire. Les deux rappeurs ont obtenu leur remise en liberté trois semaines plus tard. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la rixe, où chaque camp accuse l'autre d'avoir commencé, sont également jugés pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à 10 ans de prison.


Sous haute sécurité

Le procès des deux rivaux se déroule dans l'effervescence. L'audience a lieu dans la salle d'habitude réservée aux assises, sous forte protection policière, entièrement pleine.

Pour la sérénité des débats, la présidente a interdit aux journalistes de rendre compte du procès en direct sur les réseaux sociaux. Les premières heures d'audience ont été marqués par un faux-départ, faute d'interprète pour l'un des prévenus.


Des fans ont fait le déplacement

À l'extérieur des dizaines de fans sont réunis, espérant apercevoir les rappeurs. Leila Salomon, 28 ans, est venue aux aurores de Seine-et-Marne pour soutenir Booba, qu'elle écoute "depuis 20 ans". "Je ne pouvais pas manquer ça".

Menel, 31 ans et fan de rap, "aime bien les deux" mais avoue "une préférence pour Kaaris". "On essaie de le faire passer pour le méchant, quand Booba serait un ange".



Depuis leur libération, Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, et Kaaris, ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se sont tenus à carreau.

Star du rap hexagonal, Booba a promis un comportement "irréprochable". Installé à Miami, l'autoproclamé "duc de Boulogne", 41 ans, n'a pas revu ses deux enfants depuis début août. Et connaît le prix de la prison: il y a passé 18 mois à la fin des années 90, pour avoir braqué un chauffeur de taxi.

De son côté, Kaaris a vécu sa détention provisoire comme "une injustice", a expliqué à l'AFP son avocat David-Olivier Kaminski. À 38 ans, le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis) soigne désormais son image de père de famille en s'affichant avec sa fille sur Instagram. "Le contrôle judiciaire très stricte et a été très scrupuleusement respecté. Donc aucun rapport entre Booba et Kaaris depuis la remise en liberté", a confié Me David-Olivier Kamiski à son entrée au tribunal ce jeudi.


La bagarre? De la légitime défense selon les accusés

Face aux enquêteurs, les deux anciens complices avaient joué la carte de la "légitime défense" pour justifier leur coup de sang du 1er août.

Ce jour-là, ils doivent embarquer sur le même avion pour Barcelone où ils doivent jouer dans deux clubs, séparés de seulement quelques mètres. Une pure coïncidence, selon les deux camps.

Mais dans la salle d'embarquement, la haine recuite entre les deux rappeurs explose. Depuis plusieurs années, "B2O" et son ancien poulain "K2A" s'invectivent sur les réseaux sociaux et par vidéos interposées.

A sept contre quatre, le clan Booba affronte celui de Kaaris, au milieu de passagers éberlués. La boutique de duty free à proximité sert de réserve de projectiles. Bilan : quelques blessés légers, plusieurs vols retardés et plus de 50.000 euros de préjudice. Aéroports de Paris, Air France et le propriétaire de la boutique ont porté plainte.

Selon la police, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile alors qu'il tentait de "contourner" Kaaris. "Ensuite, c'est parti", a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Kaaris a, lui, rapporté des insultes qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups.

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