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Cézanne, le portraitiste avant-gardiste, exposé à Washington

Famille, amis ou serviteurs, le peintre français Paul Cézanne a consacré une infime partie de son oeuvre à des portraits. Une soixantaine d'entre eux forment une exposition itinérante qui fait escale pour quelques mois à Washington.

Sur le millier de tableaux réalisés tout au long de sa vie, l'artiste provençal n'a peint qu'environ 160 portraits mais ces toiles reflètent bien son coup de pinceau unique dans lequel l'espace et la perspective n'obéissent pas toujours à la représentation traditionnelle.

"Il modifie la présentation conventionnelle que l'on recherche dans l'art du portrait, qui est le visage, et où l'on recherche une ressemblance", a relevé Mary Morton, l'une des commissaires de l'exposition "Cézanne Portraits", qui a ouvert dimanche à la National Gallery of Art de la capitale américain.

L'exposition, qui se déroule jusqu'au 1er juillet, présente notamment plusieurs tableaux de l'épouse du peintre, Hortense Fiquet, comme "Madame Cézanne dans un fauteuil rouge " (environ 1877) ou une toile de la série "Madame Cézanne en robe rouge" (1888-1890).

Souvent peu flatteurs, ils montrent une femme au visage ovale et sévère, les cheveux tirés en arrière avec une raie au milieu. Elle est en général assise, les mains sur les cuisses. Elle ne sourit jamais.

Sa liberté, notamment dans les perspectives et les volumes, a ouvert d'une certaine façon la voie au modernisme, ce qui a fait dire à Pablo Picasso --né 42 ans après Cézanne-- que le peintre français était "notre père à tous".

La texture est également un élément important dans les créations du peintre originaire d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Comme dans "Antony Valabrègue" (1866), où le poète est assis de guingois, les poings serrés sur ses cuisses avec des traits épais tracés au pinceau.

L'exposition a déjà été présentée au musée d'Orsay à Paris et à la National Portrait Gallery de Londres.

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