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Cinq internautes condamnés pour le cyberharcèlement d'un ex-journaliste français

Trois hommes et deux femmes ont été condamnés mercredi à Paris à deux mois de prison avec sursis pour avoir participé au cyberharcèlement de l'ancien journaliste français Nicolas Hénin sur Twitter en février 2019.

Ce dernier, qui fut l'otage de l'organisation État islamique pendant dix mois en Syrie en 2013-2014, avait témoigné lors du procès le 20 avril du "déferlement" de tweets haineux auquel il avait alors dû faire face "en 48 heures".

Ces milliers de messages étaient apparus alors que M. Hénin, désormais spécialisé dans le conseil sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste, avait appelé à signaler à Twitter et à la plateforme Pharos (qui est chargée en France de la lutte contre les contenus illicites sur internet) des tweets publiés par le père d'une victime des attentats du 13 novembre 2015 en France, Patrick Jardin.

S'exprimant à propos du retour envisagé à l'époque de plusieurs dizaines de jihadistes français détenus par les Kurdes, M. Jardin avait écrit: "Fusillons-les", "tuons aussi leurs enfants d'ailleurs".

Son compte ayant été fermé, il avait ensuite traité M. Hénin sur un autre compte de "petit journaleux délateur gauchiasse" et obtenu le soutien de plusieurs figures de l'extrême droite.

Parmi la vague de tweets qui avaient ensuite visé Nicolas Hénin, un étudiant de 21 ans, qui fait partie des personnes condamnées, avait écrit: "Putain, mais quel fils de pute... c'est lui qui mérite l'exécution".

"Je souhaite que la prochaine victime de terrorisme soit votre gosse", avait tweeté une autre prévenue reconnue coupable mercredi.

Le tribunal a condamné les cinq internautes à deux ans d'inéligibilité. Chacun devra payer 1.000 euros de dommages et intérêts et 800 euros de frais de justice à Nicolas Hénin.

"C'est une grande satisfaction, c'est une pierre de plus à l'édifice judiciaire sur le cyberharcèlement",s'est félicité Me Eric Morain, avocat de Nicolas Hénin, en soulignant que ce dernier exprimait "son soulagement et sa satisfaction".

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